Trois semaines après le vol d'Alan Shepard, le Président John F. Kennedy s'adresse aux membres du Congrès lors d'une allocution qui sera à l'origine du programme Apollo. Dans son discours, il demande à ce que les Etats-Unis s'engagent à faire atterrir un homme sur la Lune et à le ramener sur Terre en toute sécurité avant la fin de la décennie.
A cette époque, la NASA n'a que les quinze minutes de vol de Shepard comme expérience du vol spatial habité. Il restait tout à inventer et tester, y compris les différentes procédures du vol spatial qui seront nécessaires pour une mission lunaire. C'est la raison même du programme Gemini qui va faire la transition entre Mercury et Apollo. Il va permettre à la NASA de mettre en oeuvre les sorties extravéhiculaires, les rendez-vous spatiaux et étudier les effets de l'absence de gravité sur les astronautes au cours d'une mission de deux semaines.
Contrairement à Mercury qui ne pouvait transporter qu'un seul passager, Gemini est conçu pour embarquer un équipage de deux astronautes. Pour se faire, le vaisseau est divisé en deux parties. L'une sert à emporter tout le nécessaire pour la mission mais qui n'est pas utile de stocker en cabine (ergols, eau, piles à combustibles et autres) et l'autre est la cabine en elle-même. Alors que pour Mercury, l'évacuation de l'astronaute se faisait par une tour de sauvetage qui propulsait la capsule hors de la zone de danger, pour Gemini, la NASA a opté pour des sièges éjectables que les astronautes pouvaient actionner en cas de problème.
Après deux vols d'essai réalisés entre avril 1964 et janvier 1965, la NASA lance la mission Gemini 3 avec les astronautes « Guss » Grissom et John Young. Elle sera suivie par neuf autres, totalisant 25 jours 19 heures 15 minutes et 45 secondes de mission dans l'espace.
Plusieurs de ces missions ont marqué le programme avec des grandes premières:
Les missions Gemini 9 à 12 permettront à la NASA de parfaire les techniques de rendez-vous et d'amarrage avec des vaisseaux Agena non habités. De leurs côtés, les astronautes valideront les gestes et outils lors des plusieurs sorties extravéhiculaires.
Lors du retour sur Terre de Gemini 12 en novembre 1966, il reste à mettre en oeuvre sur Apollo tout ce qui a été appris lors du programme Gemini.
Sources