Dans les années 80, l'Union Soviétique et les Etats-Unis ont signé plusieurs accords portant sur la réduction des armes stratégiques. Au lieu de démanteler son stock de missiles, l'Union Soviétique puis la Russie et l'Ukraine ont préféré les convertir en lanceurs spatiaux. Après tout, un missile n'est rien d'autre qu'un lanceur spatial qui n'a pas la capacité d'atteindre une quelconque orbite. Pour y parvenir, il est nécessaire d'ajouter un voire plusieurs étages au missile. C'est ainsi qu'est née la mode des missiles reconvertis. Dans l'ancienne Union Soviétique, il en existe plusieurs dont le Dnepr.
Dnepr tire son nom du fleuve Dniepr situé non loin de l'usine de fabrication du lanceur. C'est un dérivé du missile balistique intercontinental soviétique R-36M. Il a été conçu dans les années 70 par le bureau d'études OKB-586 de Mikhail Yangel situé Dnipropetrovsk en Ukraine. Sa mise en service remonte à 1975. Il était capable de tirer à 11500 km une charge offensive de 8,8 tonnes contenant jusqu'à 10 têtes nucléaires. Après la signature du traité de la réduction des armes stratégiques en 1992, 150 R-16 étaient disponibles pour devenir des lanceurs spatiaux. En 1997, la National Space Agency of Ukraine et la Russian Military Space Force s'allient pour créer la société Kosmotras chargée de l'exploitation des fusées Dnepr. Le principal créneau de la compagnie est celui des satellites de petites tailles, notamment les CubeSat. La configuration de la coiffe permet l'emport d'une grande quantité de satellites en une seule mission. Il détient par ailleurs le record du nombre de satellites expédiés dans l'espace en une seule fois. Lors d'un lancement en juin 2014, 38 satellites avaient été lancés. Dnepr décolle depuis un silo sous-terrain soit depuis le cosmodrome de Baïkonour soit depuis celui de Dombarovsky.
Bien que particulièrement adapté à ce genre de mission, Dnepr ne vole pas plus d'une à deux fois par an et les tensions politiques entre la Russie et l'Ukraine ont eu raison du projet. En juillet 2016, Kosmotras annonçait l'abandon prochain de Dnepr au profit de Baïkal et sans contribution ukrainienne. La Russie utiliserait le reste du stock de R-36M pour son nouveau lanceur.
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