Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les deux superpuissances lancent un vaste programme d'armement comprenant entre autre les bombes nucléaires et les missiles stratégiques qui doivent les transporter. L'un de ces missiles est le R-7, connu également sous le nom de Semiorka.
Le R-7 est développé dans les années 50 par l'OKB-1, dirigé par Sergeï Korolev. Il s'articule autour d'un corps central (Block A) sur lequel sont accolés quatre propulseurs de forme conique (Block B, V, G et D). L'ensemble forme le premier étage du missile. Après deux minutes de vol environ, les quatre propulseurs latéraux sont séparés et seul le corps central poursuit le vol propulsé. Au décollage, le R-7 pèse plus de 250 tonnes et est capable de transporter une bombe A de cinq tonnes à 8 000 km de son point de départ.
Le 15 mai 1957, le premier vol d'essai du R-7 se solde par un échec tout comme le suivant un mois plus tard. Il faudra attendre la troisième tentative le 21 août 1957 pour parvenir à un succès. Auréolé par cette réussite, Sergeï Korolev demande à Nikita Khruchtchev l'autorisation de procéder au lancement d'un satellite lors de l'essai suivant. Depuis quelques temps déjà, son équipe travaille à la conception de l'Objet D, un engin bardé d'équipements de mesure de 1 300 kg. Mais la tâche est être plus ardue que prévu, ce qui inquiète Korolev. Les Etats-Unis préparent également un satellite et pourrait devancer l'Union Soviétique. Il est décidé de suspendre la construction de l'Objet D et de concentrer tous les efforts dans la mise au point d'un engin plus simple. Le 4 octobre 1957, il devient le premier satellite artificiel de la Terre et est baptisé Sputnik 1. L'Union Soviétique récidive le 03 novembre avec le lancement de Sputnik 2 avec à son bord la chienne Laïka. Quant à l'Objet D, il prendra la route de l'espace en 1958 sous le nom de Sputnik 3.
La carrière du R-7 comme missile stratégique sera de courte durée. Sa taille et la complexité dans préparatifs au lancement le rendent vulnérable en cas d'attaque. S'il se révèle être inadapté pour des opérations militaires, il possède des qualités indéniables comme lanceur spatial. Il deviendra l'un des moyens d'accès à l'espace les plus utilisés dans le monde avec plus de 1 800 lancements effectués en 60 ans. Aujourd'hui encore, il vole sous le nom de Soyuz.
Le programme militaire russe n'est pas des plus connus et encore moins le système ASAT (AntiSATellite System). Pour beaucoup, cela relève plus de la science-fiction que de la réalité. Pourtant, dans les années 60, l'Union-Soviétique avait conçu un programme d'armes anti satellites composés de deux volets : un actif, connu sous le nom d'IS (Istrebitel (killer) of Satellites) et un autre passif. Les deux premiers tests du système actifs ont été conduits en novembre 1963 et avril 1964 sous le nom de code Polyot. Deux lancements ont été effectués par des fusées R-7 modifiées (11A59) avec succès.
Toujours à l'aide d'un missile R7, les Soviétiques ont démarré leur programme US-A (Upravlenniye Sputnik Aktivny) de surveillance des océans à l'aide de radar embarqué sur des satellites Kosmos. En occident, ces satellites sont connus sous le nom de RORSAT (Radar-equipped Ocean Reconnaissance SATellite). Ces satellites circulaient en général à très basse altitude (150 km à 200 km), et avaient des durées de vie de quelques jours à quelques semaines. Afin de limiter les frottements atmosphériques, ils n'utilisaient pas de panneaux solaires mais un générateur radio-isotopique avec un convertisseur thermo-ionique à vapeur de césium (le réacteur Topaz), autrement dit un générateur nucléaire.
Sources
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