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Destination Orbite - Le site de l'exploration de l'espace
Entrée cosmodrome de Baïkonour
Photo NASA/B. Ingalls

Cosmodrome de Baïkonour

20-03-2021 (Màj: 20-03-2021) Philippe Volvert

Tour d'horizon à Baïkonour

Le cosmodrome de Baïkonour est le plus connu de l'ex-empire soviétique. C'est depuis cette base de lancement que sont partis Sputnik, Gagarin ou encore les équipages de la station spatiale internationale. S'il est le plus connu, il est le seul que la Russie exploite en dehors de son territoire. Le cosmodrome est situé dans la République du Kazakhstan (pays de l'ex-URSS comme la Russie).

L'histoire du cosmodrome débute en 1954 lorsque les autorités soviétiques décident d'implanter un site de lancement à l'abri des regards pour tester ses missiles intercontinentaux. Il est implanté entre la station ferroviaire de Tyuratam et la Mer d'Aral. A son extrémité sud coule la rivière Syr-Daria. Baïkonour c'est 6 717 km2 de superficie regroupant 8 complexes de lancements en activité contenant en tout 16 pas de tir, 4 pas de tir pour les missiles intercontinentaux, 11 bâtiments d'assemblage et de préparation. Le plus connu est le MIK, hall d'intégration des lanceurs Soyuz. Les installations sont reliées entre elles par 470 km de voies ferrées, 1 281 km de routes.

Si le ciel clair, à raison de 300 jours par an environ est un avantage, les températures le sont moins. En hiver, le mercure peut descendre au-deçà de -30° Celsius et grimper à + 30° Celsius l'été.

Baikonour est une installation gérée par les Forces spatiales militaires de Russie et exploitée par Roskosmos (vols habités et ravitaillement de la station spatiale), ILS (lancements commerciaux des fusées Proton), Starsem (vols commerciaux des fusées Soyuz) principalement. Avec la fin de l'URSS, la base spatiale est désormais située sur un territoire étranger. En mars 1994, le Kazakhstan et la Russie ont signé un accord autorisant cette dernière, moyennant une location annuelle de 115 millions de dollars, à poursuivre ses activités jusqu'en 2004. Un accord similaire signé en 2004 prolonge la location du site jusqu'en 2050 et accroit considérablement le rôle du Kazakhstan dans la gestion du site. Cependant, les relations entre les deux pays n'est pas toujours au beau fixe. La Russie estime payer trop cher la location des installations mais ne peut s'en passer, notamment pour les satellites géostationnaires ou la desserte de la station spatiale internationale. Le Kazakhstan justifie les montants réclamés par une activité qui n'est pas sans risque. A plusieurs reprises, les autorités kazakhes ont suspendu les lancements de la fusée Proton suite à des échecs qui ont pollué les zones des crashes. De plus, la trajectoire empruntée par les fusées entraîne automatiquement le survol du territoire et la chute d'étages, contenant parfois des ergols très toxiques, qu'il faut déblayer. La Russie ne peut se résoudre à dépendre continuellement du Kazakhstan pour ses activités spatiales majeures. C'est pourquoi le président russe Vladimir Poutine signe un décret en 2007 autorisant la construction d'un nouveau cosmodrome sur le territoire national.

Le cosmodrome Vostotchny se trouve dans la région de l'oblast d'Amour sur l'ancien site du cosmodrome de Svobodny aujourd'hui fermé. La construction du nouveau cosmodrome a débuté en 2010 et s'est partiellement achevée avec la sortie de terre d'un pas de tir Soyuz en 2015. Un premier lancement a eu lieu avec succès l'année suivante. La construction d'un second pas de tir destiné aux fusées Angara doit s'achever en 2021.

Baïkonour sur la carte

Les installations de lancement

En gras sont les lanceurs qui partent encore des pas de tir concernés

Sources

  • Russian Space Web
  • « Atlas de géographie de l'espace » de Fernand Verger (Editions Belin)
  • « L'encyclopédie de l'exploration de l'espace » de Kenneth Gatland (Editions Bordas)
  • Space Connection 27 - Les centres de lancements spatiaux