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Diamant A - Astérix
Photo CNES

Les lanceurs français Diamant

01-01-2017 (Màj: 01-01-2017) Philippe Volvert

Historique

A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les Allemands sont les plus avancés dans la technologie des fusées, notamment grâce à son programme V2. S'est alors engagé une course entre les principaux Alliés pour récupérer ce précieux butin qui servira dans la conception des missiles dont ils s'équiperont. Avec la reddition de Werhner von Braun, les Etats-Unis ont raflé la mise. Non seulement, ils disposaient de l'élite allemande, mais également des plans et de la majorité des V2 construits ou en cours de construction. Quant à l'Union Soviétique, l'Angleterre et la France, ils se sont contentés du reste. Peut-être des miettes mais cela ne les a pas empêché de progresser rapidement dans la conception de leurs missiles militaires et fusées sondes civiles.

A partir des années 50, la France développe son programme de Pierres Précieuses dans lequel on retrouve les fusées Topaze, Emeraude, Saphir et autres Rubis. En parallèle, elle se dote d'une agence spatiale destinée à coordonner les diverses activités dans le domaine de la recherche. En mars 1962, le Centre National d'Etudes Spatiales (CNES) devient réalité et l'interlocuteur désigné avec ses partenaires étrangers. La même année, le CNES signe l'accord de création de l'ESRO (European Space Research Organisation) qui deviendra dans les années 70 l'ESA (European Space Agency).

C'est avant même la création du CNES que la proposition de transformer un missile du programme des Pierres Précieuses en lanceur de satellite est officialisée auprès du Ministère de la Défense. Ce projet émane de la Société pour l'Etude et la Réalisation d'Engins Balistiques. Elle propose d'utiliser le missile Saphir et de lui ajouter différents étages à poudre afin de constituer ce qui sera le lanceur Diamant, capable de lancer une charge de 80 kg sur une orbite située à 500 km d'altitude. A sa création, le CNES met en route le projet. Il abouti le 26 novembre 1965 avec le lancement réussi du satellite Astérix depuis la base d’Hammaguir en Algérie. Avec cette mise sur orbite, la France se hisse au troisième rang des puissances spatiales après l'Union Soviétique (04 octobre 1957) et les Etats-Unis (31 janvier 1958).

A l'indépendance de l'Algérie, déclarée en 1962, la France est autorisée à maintenir sa présence sur certains sites militaires dont celui d'Hammaguir jusqu'en 1967. Sur cette même période, Diamant a réussi trois autres lancements.

Après une étude sur 14 sites différents, la base de Kourou en Guyane Française est choisie pour l'implantation de ce qui sera le Centre Spatial Guyanais, l'une des bases de lancement les plus modernes au monde.

Au moment où Hammaguir fermait, le CNES planchait déjà sur des améliorations de son lanceur Diamant. Diamant B est équipé d'étage plus puissant. Seul le deuxième étage de Diamant A est conservé. Lancée depuis Kourou, Diamant B peut se permettre d'envoyer 115 kg dans l'espace. Son premier vol intervient le 10 mars 1970, soit 3 ans après le dernier vol de Diamant A. Diamant B est le lanceur le moins fiable de la famille puisque sur 5 vols, il connaîtra 2 échecs successifs. En 1972, la France décide de changer le second étage et d'en mettre un plus puissant, directement dérivé d'un missile militaire. Les performances sont encore accrues puisque désormais, c'est 153 kg qui peuvent être lancés sur une orbite située à 500 km d'altitude.

Lorsque Diamant BP4 est lancée pour la première fois en 1975, la France sait qu'elle n'aura pas d'avenir. En effet, avec l'appui de 11 autres pays, elle s'est engagée dans un programme autrement plus ambitieux, celui de la fusée Ariane. Le 27 septembre 1975, Diamant BP4 effectue son troisième et dernier lancement, mettant un point final à la carrière de la fusée française.

Fiches techniques

Sources