Le Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux est décidé le 24 avril 1947 par décret ministériel pour l'armée de l'air française. Il est situé à Colomb-Béchar en Algérie. Deux sites de lancement sont construits. Le B0 est dédié aux missiles tandis que le B1 est orienté vers les essais des plus grandes fusées dont la première fusée-sonde Véronique. L'année suivante, il est décidé d'établir un complexe de lancement supplémentaire, le B2 à Hammaguir. La ville, contraction des mots Hamada du Guir, est localisée dans la commune d'Abadla à 120 km au sud-ouest de Colomb-Béchar. Quatre rampes de lancement sont construites. Deux d'entres elles, Bacchus et Blandine, servent pour les fusées sondes tandis que Béatrice est utilisée pour le lancement de missiles sol-air ainsi que pour la fusée Cora, participation française au programme Europa. Brigitte sert à tester les missiles du programme Pierres Précieuses (Agate, Emeraude, Saphir).
A l'indépendance de l'Algérie, déclarée en 1962, la France est autorisée à maintenir sa présence sur certains sites militaires dont les CIEES de Colomb-Béchar et d'Hammaguir pour une durée de cinq ans. Le 26 novembre 1965, la fusée Diamant A place sur orbite le satellite Astérix, propulsant la France au rang de troisième puissance spatiale. Les vols se poursuivent jusqu'à la fermeture de la base en 1967, conformément aux Accords d'Evian. Le gouvernement n'a pas attendu l'évacuation de la base pour chercher un autre site de lancement. Dès 1962, l'agence spatiale française est partie en prospection à travers le monde pour dénicher le meilleur endroit où construire sa nouvelle base spatiale. Lorque Hammaguir est fermé, le Centre Spatial Guyanais est en passe d'être achevé pour accueillir ses premières fusées.
En gras sont les lanceurs qui partent encore des pas de tir concernés
Sources