La volonté européenne d'indépendance en matière de transport spatial remonte aux années 60 avec la construction des premiers satellites. A cette époque, plusieurs pays, dont la France, l'Allemagne et l'Angleterre, signent l'accord qui entérine la création de 2 agences spatiales en Europe. La première est l'ESRO (European Space Research Organisation) spécialisée dans la conception des missions scientifiques dont les satellites. La seconde est l'ELDO (European Launcher Development Organisation) qui a comme tâche principale la conception d'un lanceur de satellites, et notamment les satellites construits par l'ESRO.
La qualification de la fusée Europa va se faire par étapes :
Entretemps, il est décidé de configurer Europa pour le lancement de satellites sur l'orbite de transfert géostationnaire. Pour se faire, on lui ajoute un quatrième étage à poudre. Europa I devient Europa II. La France met à disposition le Centre Spatial Guyanais en cours de construction pour la lancer. Mais l'ambiance n'est pas aussi optimiste que l'on pourrait croire. La Grande-Bretagne s'est désengagée du projet en 1969 tout en s'engageant à fournir les Blue-Streak. Toutefois, elle souhaite stopper sa ligne de production jugée trop cher et se tourner vers des missiles américains moins coûteux. La France propose de remplacer le Blue-Streak par un étage de fabrication nationale dans le cadre du projet Europa III. L'Allemagne se montre intéressée de participer au projet de la navette spatiale que la NASA est en train de développer.
La France et l'Allemagne souhaitent faire lancer par Europa II les satellites Symphonie. Mais avant cela, elle doit impérativement réussir ses deux vols d'essai. Le premier est programmé pour le 05 novembre 1971. Mais au bout de 145 secondes de vol, une décharge électrique provoquée par le frottement atmosphérique déconnecte les ordinateurs. La fusée bascule puis explose. Cet échec est ressenti comme une véritable gifle pour les Européens. La crise qui couvait depuis plusieurs années au sein de l'ELDO éclate. Cette dernière est dissoute et les équipes intégrée à l'ESRO qui devient en 1975 l'ESA.
Alors que l'Europe se bat pour faire voler sa fusée, la France fait sien des plans d'Europa III. Elle la baptise L3S, Lanceur de 3ème Génération de Substitution. Les années suivantes, elle réussit à l'inscrire comme projet au sein de l'ESA en lieu et place d'Europa III. Les pays membres acceptent de financer les 50 autres % du projet. Elle reçoit même un nom de baptême et ce sera Ariane. Le 24 décembre 1979, la fusée réussi son premier vol et avec succès. C'est la première fois depuis 12 ans que l'Europe réussit un lancement.
Sources