L'indépendance de l'Algérie pousse les autorités françaises à rechercher un autre site de lancement en remplacement du champ de tir d'Hammaguir. Dès 1962, le CNES commence la prospection à travers le monde pour dénicher le meilleur endroit pour construire sa nouvelle base de lancement. L'agence spatiale établit une liste de critères à respecter:
Quatorze sites répondent à ces critères dont la Guyane-Française qui a l'avantage d'être un département français.
Le 16 avril 1964, le gouvernement français entérine la décision de construire un centre spatial en Guyane-Française. A partir de 1965, les chantiers vont se succéder pour sortir de terre les différentes infrastructures nécessaires au lancement de fusées. Le premier pas de tir achevé est celui de la fusée-sonde Véronique qui est inauguré le 09 avril 1968. Il est suivi par celui des fusées françaises Diamant et européennes Europa qui sont utilisés dès 1970.
Au milieu des années 70, le programme Diamant est arrêté au profit de la fusée Ariane en cours de développement. Le pas de tir de la fusée française est abandonné tandis que celui d'Europa est réhabilité en vue d'accueillir le nouveau lanceur européen.
A partir des années 80, le Centre Spatial Guyanais se modernise pour faire face au succès commercial de la fusée Ariane. De nouveaux pas de tir sont construits et les bâtiments associés aux activités du CSG poussent comme des champignons.
En 2003, la France et la Russie signent un partenariat pour exploiter les fusées Soyuz depuis la Guyane. Le projet se concrétise en 2011 avec un premier vol de la mythique Semiorka sous l'égide d'Arianespace. Il est suivi quelques mois plus tard par le vol inaugural de VEGA depuis l'ancien pas de tir Europa/Ariane. Aujourd'hui, le Centre Spatial Guyanais est l'un des centres spatiaux les plus modernes au monde.
A la fin de l'année 2021, le CNES a publié un appel d'offres pour accueillir des micro et mini-lanceurs au Centre Spatial Guyanais (CSG). Cet appel d'offres, lancé en collaboration avec l'ESA, vise à ouvrir le port spatial européen à de nouveaux opérateurs.
Alors que des projets de lanceurs privés européens vont se concrétiser dans les prochaines années au CSG, un lanceur mythique tire sa révérence au centre spatial. Suite à la guerre en Ukraine, la Russie a pris la décision unilatérale en mars 2022 de se retirer de Guyane et de ne plus proposer de lancement de la fusée Soyuz depuis Kourou. Il est fort peu probable que la Russie revienne sur cette décision dans un avenir proche.
En gras sont les lanceurs qui partent encore des pas de tir concernés
Sources