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Destination Orbite
Décollage Ariane 6 - VA262
Photo ESA/S. Corvaja

Succès d'Ariane 6 : Un pas crucial pour la fusée européenne

10-07-2024 (Màj: 10-07-2024) Philippe Volvert. Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA

Ariane 6 atteint ses objectifs principaux, soulageant les responsables du développement et de l'exploitation de la fusée européenne.

Le dernier modèle de la famille Ariane a décollé du Centre Spatial Guyanais mardi à 19 heures UTC. Le lanceur, pesant 530 tonnes, a quitté le pas de tir ELA 4 dans un nuage de fumée et un grondement assourdissant.

Retrait du portique Ariane 6 - VA262
Retrait du portique, découvrant la première Ariane 6 prête à décoller - Photo ESA/S. Corvaja

Décollage précis et sans encombre

Prévu dans une fenêtre de lancement de quatre heures commençant à 18 heures UTC, le décollage a été retardé d'une heure suite à un problème mineur sur un système d'acquisition de mesures. Ce problème, détecté lors d'un contrôle de routine, a été rapidement résolu.

L'ascension d'Ariane 6 s'est déroulée sans incident majeur, comme le commentait Raymond Boyce, directeur des opérations pour ce vol expérimental. Deux minutes après le décollage, les deux boosters ESR (Equipped Solid Rockets) se sont séparés, suivis par la coiffe une minute plus tard. La phase la plus critique, la séparation de l'étage central (Lower Liquid Propulsion Module) et l'allumage du moteur Vinci de l'étage supérieur (Upper Liquid Propulsion Module), s'est effectuée parfaitement. Dix-huit minutes et 32 secondes après le départ de Kourou, le moteur Vinci s'est éteint comme prévu, amorçant une phase balistique de plus d'une demi-heure avant un réallumage de 22 secondes. Un peu plus d'une heure après le décollage, Ariane 6 a largué ses satellites à 600 km de la Terre, en trois phases pour éviter toute collision.

Panne de l'APU - un incident en fin de mission

Quelques minutes après la séparation des satellites, une panne de l'APU (Auxiliary Power Unit) a dégradé l'altitude de l'étage supérieur et empêché le troisième allumage du moteur Vinci. Les responsables de la mission ont décidé de maintenir l'étage sur orbite et de le passiver pour éviter tout risque d'explosion. Les capsules Nyx Bikini de The Exploration Company et SpaceCase SC-X01 d'Arianegroup n'ont pas été libérées pour éviter de créer des débris supplémentaires.

Lors de la conférence de presse post-lancement, Stéphane Israël, directeur général d'Arianespace, a rassuré que l'anomalie de fin de mission n'affectera pas le prochain lancement prévu pour la fin d'année. En décembre, Ariane 6 emportera le satellite militaire CSO 3, partie du programme d'armement français MUSIS. Les missions s'enchaîneront ensuite à raison d'un vol par mois à partir de 2025.

L'Auxiliary Power Unit : Un Élément clé pour Ariane 6

Coupe de l'APU
Illustration montrant l'APU sur l'étage supérieur d'Ariane 6 - Photo ArianeGroup

L'APU (Auxiliary Power Unit) joue un rôle crucial dans le fonctionnement de l'étage supérieur d'Ariane 6. Il pressurise les réservoirs, prépare les rallumages en vol du moteur Vinci et effectue des poussées complémentaires sur demande en orbite.

Pour fonctionner, l'APU prélève une petite quantité d'oxygène et d'hydrogène liquides, les réchauffe à l'aide d'un générateur de gaz entièrement réalisé en impression 3D, puis les met sous pression avant de les réinjecter vers les réservoirs.

En l'absence de gravité, les ergols prennent une forme sphérique dans les réservoirs, empêchant l'alimentation des moteurs. Pour résoudre ce problème, les premières fusées Ariane utilisaient de petites rétrofusées pour plaquer les ergols au fond des réservoirs. Pour Ariane 6, les ingénieurs ont opté pour l'APU, qui pressurise les réservoirs et permet l'écoulement des ergols vers le moteur.

Le développement de l'APU a été un défi pour ArianeGroup, provoquant des retards dans la mise en service d'Ariane 6, initialement prévue pour l'été 2020. Malgré ces difficultés, l'APU a cumulé 137 601 secondes de fonctionnement en plus de 53 essais lors des campagnes d'essais à Vernon, en France.

Les paramètres transmis par la fusée durant tout le vol permettront de comprendre le fonctionnement de l'APU et d'expliquer son arrêt en vol. En fonction des découvertes, d'autres essais pourraient être nécessaires pour fiabiliser le système. La panne survenue sur l'APU ne remet pas en cause la fiabilité d'Ariane 6. En effet, ce système n'est utilisé que si le plan de vol le nécessite, ce qui n'est pas le cas pour une mission standard vers une orbite basse ou une orbite de transfert géostationnaire.

L'APU d'Ariane 6, malgré les défis rencontrés, reste un élément clé pour les missions complexes. Les analyses en cours permettront d'améliorer encore ce système, assurant ainsi la fiabilité et la flexibilité de la fusée européenne pour ses futures missions.

Ariane 6 Launch Hightlights - Crédit ESA

Sources

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