Avec ses 2 700 km de diamètre, Triton est la plus grande lune de Neptune. Sa découverte par l'astronome britannique William Lassell remonte au 10 octobre 1846, soit 17 jours seulement après la découverte de Neptune.
Triton circule autour de la planète dans le sens rétrograde sur une inclinaison de 160° d'écart avec le plan équatorial de celle-ci. Selon toute vraisemblance, Triton pourrait être un objet issu de la Ceinture de Kuiper qui aurait été capturé par les forces gravitationnelle de Neptune qui en a fait l'une de ses lunes.
Du fait de sa période de révolution inférieure à la période de rotation de Neptune, la vitesse de Triton ralenti, ce qui la conduit à se rapprocher inexorablement de la planète. Dans 3,6 milliards d'années, elle dépassera la limite des roches et devrait se désintégrer pour former un nouvel anneau entourant la planète.
La densité de Triton est de 2,066 g/cm3, ce qui signifie qu'elle contiendrait plus de roches que les autres lunes des géantes gazeuses. Selon les données collectées par la sonde Voyager 2 en août 1989, la structure interne de Triton serait différenciée à l'instar des planètes telluriques avec un noyau, un manteau et une croûte. Pour ce qui a été observé (environ 40 %), la surface ne présente aucun relief de plus d'un kilomètre de haut et est marquée par une assez grande diversité de terrains et un nombre très réduit de cratères. Selon les régions, l'albédo varie entre 60 et 90 %. La présence d'une couche de glace à base d'azote serait à l'origine du haut pouvoir réfléchissant de la surface.
L'atmosphère de Triton est très ténue, de l'ordre de 14 microbars, soit 1/70 000 de la pression terrestre. Elle est principalement constituée d'azote avec des traces de monoxyde de carbone, de méthane et d'hydrogène et s'étend jusqu'à 800 km environ de la surface. Elle est alimentée par la glace de méthane qui recouvre la surface et qui se sublime sous l'action du rayonnement solaire. Avec une température descendant jusqu'à -235°C, Triton présente la surface la plus froide du système solaire à tel point que l'azote se transforme en glace. A l'instar de l'atmosphère des planètes, celle de Triton est différenciée. Elle se compose de quatre couches:
Triton n'a été observée de près qu'une seule fois. C'était en août 1989 par la sonde Voyager 2. Toutes nos connaissances de cette lune de Neptune viennent de ce rapide survol. Survol qui aura permis de photographier environ 40 % de la surface, principalement l'hémisphère sud. Les clichés ont révélé une surface dépourvue de reliefs dépassant le kilomètre, marquée par une grande diversité de terrains et un nombre très réduit de cratères. Pour les scientifiques, la surface de Triton serait âgée de 100 millions d'années au grand maximum, ce qui est géologiquement très jeune. On note que les terrains sont plus jeunes au nord qu'au sud. Certains ont été modelés par le réchauffement puis le refroidissement de la glace, ce qui leur donne une apparence de peau de melon, entrecoupée par de nombreuses fractures. Des dépôts rosâtres ont été observés dans la calotte polaire sud. La coloration particulière de la glace de méthane serait une réaction au rayonnement solaire.
Il existe sur Triton une activité géologique. Elle est connue sous le nom de cryovolcanisme. Elle se manifeste par des jets d'azote sublimé sous la surface et sortant sous pression en entraînant des particules de poussières sombres. Les jets peuvent monter jusqu'au sommet de la troposphère avant de s'étirer sur plusieurs dizaines de kilomètres au gré du vent. Le phénomène semble être lié aux saisons. En effet, il a été observé à des latitudes comprises entre 50 et 57°, correspondant à des régions où le Soleil se trouvait au zénith au moment du passage de la sonde Voyager 2.
La surface de Triton est jeune si on la compare à d'autres lunes du système solaire. Des remontées de glace d'azote pourraient s'écouler à la surface, comblant les creux. Ainsi serait remodelée la surface sur Triton.
Sources