Les satellites d'alerte précoce font partie du système de défense initié par les deux grandes puissances durant les années de la Guerre Froide. A cette époque, leur mission consistait à détecter le lancement de missiles balistiques de l'autre côté du Mur et d'être averti à temps de façon à pouvoir mettre en place un dispositif de riposte efficace le cas échéant.
Aux Etats-Unis, le premier programme est baptisé MIDAS (Missile Defense Alarm System). Les satellites étaient placés sur une orbite polaire et étaient équipés de capteurs infrarouges destinés à détecter les émissions de chaleur produite par les missiles tirés. Dans les années 70, MIDAS est remplacé par les IMEWS (Integrated Missile Early Warning Satellites). Ces satellites sont disposés sur une orbite géostationnaire, permettant une couverture permanente de la surface du globe. A partir de 1976, le Pentagone met en place le DSP (Defense Support Program) qui deviendra le principal programme d'alerte précoce puisqu'en 2015, certains satellites sont encore pleinement opérationnels. Depuis 2006, les Etats-Unis déploient une nouvelle génération de satellites, les SBIRS-GEO (Space Based Infra Red Sensor - Geostationary).
A côté de ces programmes majeurs, l'US Air Force a mis en place du début des années 60 à la fin des années 70 le programme Vela destiné à surveiller l'application du Traité d'interdiction partielle des essais nucléaires signé en 1963 avec l'URSS et plusieurs pays disposant d'un programme d'arme nucléaire. Aucune suite n'a été donnée à ce programme mais les satellites d'alerte précoce d'aujourd'hui sont capables de détecter ces explosions nucléaires.
La Russie mettra plus de temps à disposer de son propre système d'alerte précoce pour des raisons politiques mais aussi techniques, liées aux difficultés de mise au point de détecteurs infrarouges. En 1972, l'URSS commence le déploiement des satellites US-K (connu également sous l'appellation Oko). Ils circulent sur une orbite Molniya de 600 x 40 000 km sur une inclinaison de 63° environ. Le réseau devient pleinement opérationnel à partir de 1987. Le 86ème et dernier satellite du genre est lancé en 2010.
Complémentaires des US-K, on retrouve les US-KS. Ils utilisent la même architecture mais sont destinés à l'orbite géostationnaire. Sept satellites sont lancés entre 1975 et 1997. Le nombre réduit de ces satellites et le remplacement trop aléatoire n'a pas permis de maintenir le réseau pleinement opérationnel. A partir de 1991, ils cèdent peu à peu la place aux US-KMO. Hui exemplaires sont lancés jusqu'en 2012. Aujourd'hui, plus aucun d'entre eux n'est actif.
Depuis 2015, la Russie restaure et modernise son réseau d'alerte précoce, laissé un peu à l'abandon au début des années 2000. Le programme Tundra est destiné à succéder aux satellites US-K et US-KMO.
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