Relativity Space est satisfait du premier essai en vol de sa fusée Terran 1, malgré la panne moteur survenue au deuxième étage qui a empêché d'atteindre l'orbite. La majorité des objectifs techniques ont tout de même été atteints avec succès. La performance accomplie par Relativity Space a été saluée par différents acteurs du monde spatial, notamment Rocketlab et Astra.
Bien que le compte à rebours se soit déroulé sans encombre, le lancement a été retardé de quelques minutes en raison de la présence d'un bateau dans la zone d'exclusion. Baptisée « Good Luck, Have Fun », la première mission de Terran 1 a finalement décollé du pas de tir numéro 16 de Cape Canaveral en Floride à 03h25 UTC jeudi, après l'annulation de deux tentatives précédentes en raison de problèmes techniques les 8 et 11 mars dernier.
Comme il s'agissait de la première tentative de Relativity Space pour atteindre l'orbite, la mission Terran 1 ne transportait aucun satellite. Cependant, à bord de la fusée se trouvait un petit anneau en alliage d'aluminium de 1,49 kg et de 16,5 cm de diamètre, l'une des premières impressions 3D en métal de l'entreprise réalisées avec sa première génération d'imprimantes 3D Stargate.
Propulsée par neuf moteurs Aeon 1 développant une poussée de 920 kN, Terran 1 a atteint une altitude de 77 km et une vitesse d'environ 7 400 km/h en deux minutes et 48 secondes. La séparation des deux étages s'est déroulée sans incident, conformément aux prévisions. Cependant, à 2 minutes et 52 secondes de vol, le moteur Aeon R a échoué à s'allumer correctement malgré l'apparition de flammes sortant de la tuyère. Les paramètres de vol en temps réel ont confirmé l'échec, entraînant la retombée de la fusée et la fin prématurée de la mission. Malgré cet échec, Relativity Space demeure optimiste en raison des défis relevés au cours de ce vol inaugural.
Le lancement qui s'est déroulé la nuit dernière est une étape cruciale de démonstration pour les technologies utilisées dans les fusées imprimées en 3D, qui seront également utilisées pour Terran-R, un véhicule plus performant. La fusée Terran 1 a réussi à franchir le cap Max-Q, qui correspond au point de pression dynamique maximale où la contrainte sur la structure de la fusée est la plus élevée. Cela prouve l'efficacité de cette nouvelle approche de fabrication des lanceurs spatiaux.
Relativity Space mise sur deux innovations majeures pour sa fusée Terran 1 dans le domaine du transport spatial. Tout d'abord, la majorité de la fusée est construite à l'aide de la technologie d'impression 3D. En outre, la société a opté pour un mélange d'ergols peu conventionnel pour les moteurs de fusée.
La fusée Terran 1 mesure 33,5 mètres de hauteur et se compose de deux étages. Elle est capable de transporter une charge utile de 1 250 kg en orbite basse. L'utilisation de l'impression 3D a permis à Relativity Space de produire environ 85% de la masse structurelle totale de la fusée, soit 9 280 kg, avec 100 fois moins de pièces que les lanceurs fabriqués avec des méthodes de production conventionnelles. Cette méthode de fabrication plus rapide et moins coûteuse permet à Relativity Space de proposer un lancement Terran 1 à un prix abordable de seulement 12 millions $.
En plus des réservoirs, les moteurs Aeon 1 et les systèmes de pressurisation, Relativity Space a également produit d'autres pièces importantes pour la fusée Terran 1 sur des imprimantes 3D. Toutefois, certaines pièces telles que l'avionique et les ordinateurs de vol ont été fabriqués à l'aide de méthodes de production conventionnelles.
Timelapse de la construction de l'interétage de Terran 1 - Crédit Relativity Space
Relativity Space a pris une décision audacieuse en optant pour le méthane plutôt que le kérosène traditionnel pour alimenter la fusée Terran 1. Ce carburant a l'avantage d'être plus efficace et de produire moins de résidus à l'intérieur du moteur, ce qui facilite sa remise à neuf et sa réutilisation entre les missions. La jeune startup a pour objectif ultime de développer une fusée imprimée en 3D et entièrement réutilisable. Terran-R, actuellement en cours de développement, devrait voir le jour en 2024.
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