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Photo United Launch Alliance

Orion à l'épreuve du feu

05-12-2014 (Màj: 05-12-2014) Philippe Volvert

C'est une étape importante dans l'aventure spatiale qui a eu lieu aujourd'hui à Cape Canaveral avec le vol de démonstration du prototype du futur vaisseau habité américain Orion. Juché au sommet d'une fusée Delta IV Heavy, il a pris son envol depuis le pas de tir 37B à 12 heures 05 UTC. Initialement prévu pour jeudi, le lancement avait dû être reporté en raison de la présence de vent en altitude.

La mission Exploration Flight Test 1 avait un double objectif. La NASA voulait valider la conception du vaisseau ainsi que ses principaux systèmes, notamment l'avionique, le bouclier thermique et les parachutes. Même si l'architecture extérieure est largement inspirée des antiques capsules Apollo, Orion n'a plus rien avoir avec les vaisseaux des années 60. L'analogique a fait place au numérique et l'agencement du vaisseau permet l'emport de 4 passagers.

Le second objectif consistait à tester une rentrée atmosphérique à haute vitesse, proche de celle d'un retour d'une mission lunaire. Dépourvu d'un module de service opérationnel, celui de cette mission était factice, c'est l'étage supérieur du lanceur qui réalisait les phases de propulsion. Dix-sept minutes après le départ de Floride, il acheminait le vaisseau sur une orbite parking culminant à 888 km. A la fin de la première orbite, le moteur de l'étage supérieur était allumé une seconde fois pour rehausser l'apogée et atteindre l'altitude maximale de 5 800 km. Au terme de la seconde orbite, Orion s'est séparé de l'étage supérieur avant d'entamer sa rentrée dans les hautes couches de l'atmosphère terrestre à la vitesse de 32 000 km. C'est certes moins que celle des missions lunaires, mais largement supérieure à celle des navettes spatiale ou encore des vaisseaux russes Soyuz qui reviennent de l'ISS. Il était environ 16 heures trente UTC lorsque le vaisseau a amerrit dans l'Océan Pacifique au large de la Basse Californie après un vol de 04 heures et 23 minutes.

Le succès de cette mission de démonstration redonne des couleurs au programme des vols habités américains en berne depuis 2011. En effet, avec la mise à la retraite de la flotte des navettes spatiales, la NASA ne dispose plus d'aucun moyen de transport pour ses astronautes hormis le Soyuz russe. Avec Orion, elle peut à nouveau rêver d'exploration spatiale. L'agence spatiale a déjà planifié les prochaines missions de son vaisseau. En 2018, il accomplira une trajectoire circumlunaire au cours d'un vol d'une semaine. Il rééditera l'exploit réalisé par Apollo 8 cinquante ans plus tôt excepté que cette fois, il n'y aura pas d'équipage. Il faudra attendre le troisième vol prévu en 2021 pour voir les premiers astronautes embarquer. D'ici là, la NASA aura mis en service son super lanceur Space Launch System qui permettra à l'Amérique de repartir à la conquête de l'espace et du système solaire.

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