Alors que la NASA a perdu le contact avec la sonde Dawn, il est temps de dresser un premier bilan d'une mission qui s'est étendue sur onze années.
La mission Dawn s'inscrit dans le cadre du programme Discovery de la NASA qui regroupe les missions à petit budget. Lancée en septembre 2007, elle avait pour mission d'étudier deux astres faisant partie de la ceinture principale d'astéroïdes, localisée entre les orbites de Mars et Jupiter.
En juillet 2011, Dawn se place en orbite autour de l'astéroïde Vesta. Avec un diamètre d'environ 530 km, Vesta se positionne au second rang dans l'ordre de grandeur des objets faisant partie de la ceinture d'astéroïdes.
De juillet 2011 à août 2012, Dawn effectue un certain nombre de relevés qui permet de dresser un portrait détaillé de Vesta. Ainsi, les scientifiques peuvent confirmer que la structure de l'astéroïde est différenciée, à l'instar des planètes telluriques, avec un noyau dense de nickel et de fer, un manteau et une croûte.
Une série de cartes, réalisées en lumière visible, ultraviolette et infrarouge, va mettre en lumière la grande diversité des matériaux présents à la surface, et plus particulièrement autour de cratères. Les données recueillies montrent que l'hémisphère Sud aurait été complètement refaçonné par un premier impact qui se serait produit il y a deux milliards d'années et un autre un milliard d'années plus tard. Ces deux évènements seraient à l'origine de la formation des bassins de Veneneia (400 km de diamètre) et Rheasilvia (500 km). Ce dernier présente un pic central deux fois plus grand que l'Everest.
Vesta est composé pour moitié de glace mais celle-ci est enfouie sous le régolite constitué de minéraux riches en fer et en magnésium.
Après un an d'observation, Dawn quitte l'orbite de Vesta pour rejoindre sa seconde cible, la planète naine Cérès qui va révéler beaucoup de surprises de taille.
La sonde Dawn rentre dans le champ d'attraction de Cérès en mars 2015. Cérès est le plus grand et le plus massif des représentants de la ceinture principale avec un diamètre avoisinant les 950 km.
Dès les premières semaines d'observation, ce qui intrigue le plus les scientifiques, c'est la présence de taches blanchâtres au centre de certains cratères. Les scientifiques sont parvenus à expliquer l'origine de ces dépôts, témoignant d'une activité géologique récente.
La réponse est venue du spectromètre imageur en lumière visible et infrarouge VIR. Selon toute vraisemblance, il s'agirait de carbonate de sodium, autrement dit du sel, et il pourrait résulter d'une activité hydrothermale provenant sous la surface de la planète naine.
Contrairement à la grande majorité des corps présents dans la ceinture d'astéroïdes, l'activité géologique est encore présente sur Cérès comme en témoigne cette montagne de 4 kilomètres de haut d'où sort une boue visqueuse.
Autant de preuves de la présence d'eau liquide dans le sous-sol de Cérès. Mieux encore ! Dans un article publié en 2017, des chercheurs italiens et américains expliquent avoir détecté la présence de molécules organiques à base de carbone dans certains recoins de cette planète naine et qu'elles s'apparentent à des huiles ou des cires gelées. Pour l'heure, les composants n'ont pas encore pu être exactement identifiés mais ce qui est sûr, c'est qu'ils sont synthétisés sur place et n'ont pas été apportés par un bombardement météoritique à la surface de Cérès. Par contre, aucun acide aminé, brique essentielle pour fabriquer des protéines nécessaire à la vie, n'a été détecté alors que l'on peut en trouver dans certaines météorites. Toutefois, Cérès est devenu un candidat potentiel dans la quête d'une vie primitive dans le système solaire ou du moins un chaînon qui permettra de comprendre la chimie qui a amené la vie.
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