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Destination Orbite
Survol de la Lune par Blue Ghost Mission 1
Photo Firefly Aerospace

Blue Ghost : l’atterrisseur lunaire de Firefly Aerospace en route vers Mare Crisium

01-03-2025 (Màj: 01-03-2025) Philippe Volvert. Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA

La NASA et Firefly Aerospace se préparent à franchir une étape majeure dans l'exploration lunaire avec son atterrisseur Blue Ghost, dont l’arrivée sur la surface de la Lune est prévue ce dimanche 2 mars 2025 à 08 heures 34 UTC. L’évènement sera à suivre en direct sur cette page environ 75 minutes avant l’heure de l’atterrissage.

Plan de vol pour l'atterrissage de Blue Ghost Mission 1
Illustration montrant les différentes phases durant la descente de l'atterrisseur Blue Ghost Mission 1 - Photo Firefly Aerospace

Blue Ghost Mission 1, a pour objectif de livrer dix expériences scientifiques et de démonstration technologique inédites développées par la NASA. Ces instruments permettront d’approfondir notre compréhension de l’environnement lunaire et de préparer les futures missions habitées, dans le cadre de la stratégie d’exploration de la Lune à Mars de l’agence spatiale américaine.

Sélectionnée en 2018 comme l’un des fournisseurs du programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services) de la NASA, Firefly Aerospace s’est vu attribuer quatre missions pour effectuer trois livraisons sur la surface lunaire. Blue Ghost Mission 1 constitue la première de ces missions et représente une étape clé pour l’entreprise aérospatiale dans sa contribution aux efforts d’exploration lunaires menés par des acteurs privés.

Un site d’atterrissage d’intérêt scientifique

L’atterrisseur Blue Ghost 1 a été lancé le 15 janvier 2025 par une fusée Falcon 9 au départ du Kennedy Space Center et a entamé un voyage d’environ 45 jours avant d’atteindre son site d’atterrissage, situé au nord-ouest de Mons Latreille, une ancienne formation volcanique au sein de Mare Crisium, un vaste bassin d’impact situé dans le quadrant nord-est de la face visible de la Lune.

Mons Latreille un petit relief lunaire qui s'élève à près de 150 mètres d'altitude pour un diamètre d'environ 6,4 kilomètres. Cette formation géologique a été baptisée en 2021 en l'honneur de l'entomologiste français Pierre André Latreille.

Site d'atterrissage de Blue Ghost Mission 1
Site d'atterrissage de Blue Ghost Mission 1 - Photo NASA/P. Volvert

Mare Crisium mesure environ 550 kilomètres de large et s’est formé suite à l’impact d’un astéroïde, qui a inondé la région de lave basaltique, une roche volcanique sombre que l’on retrouve couramment sur Terre. Cette plaine lunaire, relativement isolée des autres mers lunaires, présente un intérêt scientifique particulier en raison de ses caractéristiques géologiques distinctes. Le site d’atterrissage choisi permettra aux instruments embarqués d’analyser le régolithe lunaire, d’étudier les propriétés géophysiques du bassin et d’observer l’interaction entre le vent solaire et le champ magnétique terrestre.

Objectifs et durée de la mission

Une fois posé, l’atterrisseur opérera à la surface pendant un jour lunaire complet, soit environ 14 jours terrestres, et continuera à fonctionner durant plusieurs heures après le début de la nuit lunaire.

L’un des objectifs scientifiques de Firefly Aerospace sera de capturer des images du coucher de Soleil lunaire, ce qui pourrait fournir de précieuses informations sur la manière dont le régolithe lunaire réagit aux variations d’ensoleillement au crépuscule.

Cette mission s’inscrit dans le cadre des efforts continus du programme Artemis, visant à établir une présence humaine durable sur la Lune. Si elle réussit, elle démontrera une fois de plus la capacité des entreprises privées à jouer un rôle clé dans l’exploration spatiale et dans la préparation des futures missions habitées vers notre satellite naturel et au-delà.

Les expériences scientifiques à bord de Blue Ghost

La mission Blue Ghost Mission 1 embarque dix expériences scientifiques et de démonstration technologique développées par la NASA, chacune ayant pour objectif de mieux comprendre l’environnement lunaire et de préparer les futures missions habitées. Ces instruments permettront d’étudier le régolithe, la structure interne de la Lune, l’interaction avec le vent solaire et de tester de nouvelles technologies spatiales.

LISTER (Lunar Instrumentation for Subsurface Thermal Exploration with Rapidity) - Texas Tech University

LISTER mesurera le flux de chaleur provenant de l’intérieur de la Lune en évaluant le gradient thermique et la conductivité du sous-sol lunaire. Il effectuera des forages jusqu’à une profondeur de 2 à 3 mètres, grâce à une technologie de forage pneumatique. À son extrémité, une aiguille de mesure du flux de chaleur analysera les données pour mieux comprendre la structure thermique de la Lune.

LPV (Lunar PlanetVac) - Honeybee Robotics

LPV est un collecteur d’échantillons de régolithe lunaire utilisant une rafale de gaz comprimé pour propulser des particules dans une chambre d’échantillonnage. Ces échantillons seront ensuite analysés à bord avant que les résultats ne soient transmis à la Terre. Cette technologie pourrait faciliter la collecte automatisée d’échantillons lors de futures missions.

NGLR (Next Generation Lunar Retroreflector) - University of Maryland

NGLR servira de cible pour les lasers terrestres, permettant de mesurer avec précision la distance entre la Terre et la Lune. En réfléchissant des impulsions laser envoyées depuis des observatoires terrestres, cet instrument contribuera à l’amélioration du système de coordonnées lunaires et à une meilleure compréhension de la structure interne de la Lune.

RAC (Regolith Adherence Characterization) - Aegis Aerospace

RAC étudiera la façon dont la poussière lunaire adhère aux matériaux exposés à l’environnement lunaire. Il observera l’accumulation de régolithe sur différentes surfaces (cellules solaires, systèmes optiques, capteurs, revêtements) pour aider à concevoir des technologies résistantes à la poussière abrasive de la Lune.

RadPC (Radiation Tolerant Computer System) - Montana State University

RadPC testera un ordinateur capable de résister aux radiations spatiales. Cet équipement, déjà testé à bord de la Station spatiale internationale, devra démontrer sa résilience aux particules ionisantes lors du transit dans l’espace et sur la surface lunaire. Une telle technologie pourrait être essentielle pour les futures missions lunaires et interplanétaires.

EDS (Electrodynamic Dust Shield) - NASA’s Kennedy Space Center

EDS est une technologie innovante conçue pour empêcher l’accumulation de poussière lunaire sur les surfaces exposées en utilisant des champs électriques. L’EDS pourra nettoyer des panneaux optiques et des radiateurs thermiques, améliorant ainsi la longévité des équipements spatiaux.

LMS (Lunar Magnetotelluric Sounder) - Southwest Research Institute

LMS analysera les champs électriques et magnétiques lunaires pour mieux comprendre la structure et la composition du manteau lunaire. Ces données aideront à reconstituer l’évolution thermique et chimique de la Lune depuis sa formation.

LEXI (Lunar Environment X-ray Imager) - Boston University, NASA’s Goddard Space Flight Center, Johns Hopkins University

LEXI capturera une série d’images en rayons X pour étudier l’interaction entre le vent solaire et le champ magnétique terrestre, qui est à l’origine des tempêtes et perturbations géomagnétiques. Installé sur la surface lunaire, LEXI fournira les premières images globales de la limite du champ magnétique terrestre, apportant des informations cruciales sur les effets de la météo spatiale et d’autres phénomènes cosmiques sur notre planète.

LuGRE (Lunar GNSS Receiver Experiment) - NASA’s Goddard Space Flight Center; Italian Space Agency

LuGRE tentera de recevoir et suivre des signaux GPS et Galileo durant son trajet vers la Lune, en orbite lunaire et à la surface. Si cette technologie fonctionne, elle pourrait être utilisée pour la navigation autonome des futurs engins spatiaux lunaires.

SCALPSS (Stereo Cameras for Lunar Plume-Surface Studies) - NASA’s Langley Research Center

SCALPSS utilisera la photogrammétrie stéréo pour capturer les effets des gaz du moteur de l’atterrisseur sur le régolithe lunaire. Ces images permettront de modéliser l’érosion de la surface lunaire et d’optimiser les futures missions lunaires transportant des charges plus lourdes.

Ces expériences joueront un rôle clé dans l’amélioration de notre compréhension de la Lune et dans le développement de nouvelles technologies essentielles pour l’exploration spatiale future.

Crédit NASA

Sources

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