La sonde américaine MESSENGER (MErcury Surface, Space ENvironment, GEochemistry, and Ranging) a réussi son insertion en orbite autour de Mercure après un voyage qui aura duré un peu moins de 7 ans. C'est en août 2004 que le périple de MESSENGER a commencé. Logée dans la tête d'une fusée Delta, elle a pris son envol depuis Cape Canaveral. Pour libérer la sonde de l'attraction terrestre, la fusée devait imprimer une vitesse suffisante. Cette vitesse était cependant trop élevée pour que MESSENGER puisse se satelliser autour de Mercure. Le risque était trop important pour que l'attraction du Soleil prenne le dessus sur la planète. Les responsables de la mission ont donc opté pour une croisière héliocentrique qui a amené MESSENGER à survoler la Terre à une reprise, Vénus à deux et Mercure à trois. Ces survols ont permis de décélérer la vitesse de la sonde suffisamment pour qu'elle puisse entrer dans le champ d'attraction de Mercure. MESSENGER circule désormais sur une orbite de 12 heures, inclinée de 82,5° avec un périgée de 200 km. Dans les prochains jours, elle subira un check-up pour s'assurer de son bon fonctionnement. Ce n'est qu'à partir du 04 avril que sa mission débutera officiellement.
La sonde aura au minimum une année terrestre, soit quatre années sur Mercure, pour répondre à quelques questions essentielles. Elles sont basées sur les connaissances que les scientifiques ont à l'heure actuelle de la planète la plus proche du Soleil. La structure interne de la planète est à l'origine de plusieurs de ces questions. On sait que Mercure est très dense et que cette densité à pour origine un noyau très imposant. Des estimations montrent qu'il pourrait atteindre plus de la moitié de la masse totale de la planète. Récemment, des recherches semblent indiquer que ce noyau, riche en silicate et fer, serait encore à l'état liquide mais se refroidirait. En refroidissant, il rétrécirait, ce qui contracterait la croûte de la planète, donnant naissance à de gigantesques rides. Tout comme la Terre, il est à l'origine du champ magnétique recouvrant la planète. Les scientifiques souhaitent appréhender sa nature réelle. Deux autres questions intéressent également les scientifiques de la mission. Lors du premier survol, MESSENGER a mesuré la distribution de sodium neutre dans l'exosphère de la planète. La présence d'une très fine atmosphère autour de Mercure est connue depuis des années déjà. Avec les instruments de la sonde, il sera possible de déterminer les différents composants et les interactions qu'il peut y avoir entre elle et la surface, le Soleil entre autre. L'ultime question que se pose les scientifiques concerne l'origine des taches blanches aux pôles et observées par les radars sur Terre. Certaines pensent qu'il pourrait s'agir de glace présente dans le fond de certains cratères qui ne voient jamais la lumière du jour à l'instar de la Lune. MESSENGER a une année pour élucider ces mystères et aider à mieux comprendre la première planète du système solaire.
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