Suite aux difficultés rencontrées lors du premier lancement en avril 2023, les attentes étaient grandes pour le deuxième vol d'essai du Starship. SpaceX a apporté plus d'un millier de corrections au cours des derniers mois afin d'améliorer la fiabilité de son lanceur géant. Les modifications se sont avérées payantes puisque techniquement, le Starship a rempli presque tous ses objectifs.
Bill Nelson, le patron de la NASA, a félicité les équipes de SpaceX « qui ont progressé lors du vol test », évoquant le fait que « ensemble, la NASA et SpaceX feront revenir l'Humanité vers la Lune, vers Mars, et au-delà ». En effet, l'agence spatiale dépend entièrement du Starship pour envoyer ses astronautes sur la Lune en 2025 dans le cadre de la mission Artemis III.
Le Starship a décollé à 13 heures 03 UTC du site d'essai de la Starbase à Boca Chica au Texas , accusant quelques minutes de retard en raison d'un problème de pressurisation tardive de l'étage supérieur.
Propulsé par ses 33 moteurs Raptor, le Starship a rapidement quitté la rampe de lancement, minimisant les dommages sur le site. Les images après le décollage soulignent l'efficacité du système de déluge d'eau, absent lors du premier vol, pour réduire l'impact de la force générée par les moteurs.
Contrairement au précédent vol d'avril, tous les moteurs du booster Super Heavy ont opéré de manière optimale, générant une poussée de 74 000 kN pendant 2 minutes et 45 secondes.
Suite à la séparation à chaud de l'étage supérieur, le booster a initié sa manoeuvre de « Boostback » en vue d'un amerrissage prévu dans le golfe du Mexique. Cependant, des problèmes semblent être survenus lors du réallumage des moteurs, entraînant peu après l'explosion de l'étage. A ce stade, il est encore trop tôt pour déterminer avec précision les causes de cette perte.
Alors que le Super Heavy entamait sa rentrée atmosphérique, le Starship poursuivait sa montée avec une coupure des moteurs programmée huit minutes et demie après le décollage. Après l'extinction des moteurs, SpaceX a perdu le contact avec le véhicule. Au moment de la perte de la télémétrie, le Starship se situait à une altitude de 148 kilomètres et se déplaçait à 24 124 km/h, approchant ainsi la vitesse orbitale. Le plan de vol prévoyait un plongeon au large des côtes d'Hawaï.
Tout comme le Super Heavy, le Starship semble avoir subi une déflagration. Lors de la diffusion en direct, John Insprucker, ingénieur principal en charge de l'intégration chez SpaceX, a indiqué que le système automatique d'interruption de vol du Starship avait été activé « très tardivement au cours de la combustion », sans fournir de détails sur la raison de cette activation tardive.
Comparant les deux vols du Starship réalisés jusqu'à présent, il est indéniable que le second essai s'est nettement mieux déroulé que le premier. Même si SpaceX n'a pas réussi la rentrée atmosphérique des deux véhicules, une quantité considérable de données a été collectée et sera analysée pour perfectionner davantage le système. Actuellement, aucune date n'a été fixée pour un troisième vol, mais les premiers enseignements tirés de cet essai laissent entrevoir des perspectives optimistes, envisageant une augmentation rapide des lancements du Starship.
La NASA suit attentivement les différentes étapes de l'évolution du programme. Dans le cadre du programme Artemis, l'agence spatiale américaine a conclu un contrat de 4 milliards de dollars avec SpaceX pour concevoir un système d'alunissage lunaire largement basé sur le Starship, destiné aux missions Artemis 3 et 4.
Replay du direct de Techniques Spatiales
Sources
A lire aussi