SpaceX a accompli un exploit incroyable en récupérant avec succès le premier étage de sa fusée géante Starship. Cette manoeuvre inédite, marquée par un spectacle fascinant, a vu le booster être saisi par deux bras mécaniques géants installés sur la tour de lancement, alors qu'il descendait vers la terre ferme.
Cette opération audacieuse a nécessité un niveau de précision sans précédent, surpassant même les atterrissages déjà remarquables des fusées Falcon 9. Le succès de cette première tentative ouvre de nouvelles perspectives pour l'utilisation régulière de la fusée Starship.
Au coeur du programme d'exploration spatiale ambitieux d'Elon Musk, fondateur de SpaceX, Starship représente une avancée majeure. Musk aspire à coloniser la planète Mars, et pour cela, il a besoin d'un véhicule efficace capable d'effectuer de nombreux allers-retours à un coût réduit. De plus, la NASA mise également sur Starship pour transporter ses astronautes vers la Lune.
C'est en 2020 que SpaceX a dévoilé pour la première fois son système innovant de récupération du Starship. Dans un tweet daté du 10 janvier, Elon Musk a partagé une vidéo explicative illustrant son plan audacieux pour attraper le booster lors de sa descente finale avec une structure mobile surnommée Mechazilla. Cette idée brillante permet d'éliminer le train d'atterrissage encombrant utilisé par la Falcon 9, libérant ainsi davantage d'espace pour la charge utile.
Comme souvent avec les annonces de Musk, cette proposition a été perçue comme saugrenue, voire impossible, d'autant plus que le booster à récupérer mesure 70 mètres de haut, 9 mètres de diamètre et pèse près de 300 tonnes !
Au fil des mois, SpaceX a modernisé sa tour de lancement et apporté des ajustements essentiels pour permettre aux bras mécaniques de supporter plus facilement le poids considérable de l'étage au moment de la capture.
Parallèlement, SpaceX a effectué quatre vols d'essai qui ont contribué à améliorer la fiabilité de cette super-fusée. Suite au quasi-succès du vol IFT-4 (Integrated Flight Test 4) réalisé en juin 2024, Elon Musk a annoncé que le prochain essai serait le premier à intégrer la récupération du booster. Initialement prévu pour août, le vol IFT-5 a été reporté par SpaceX afin de finaliser des travaux supplémentaires sur la fusée et la tour de lancement, renforçant ainsi encore davantage les ambitions de récupération de Starship.
Le vol IFT-5 a été composé du booster Super Heavy B12 et du Starship SN30. A son décollage, cette combinaison impressionnante mesurait 120 mètres de haut et pesait environ 1 300 tonnes. Le lancement a été légèrement retardé en raison de la présence d'un navire au large du site de Boca Chica, au Texas, mais IFT-5 a tout de même décollé à 12 heures 25 UTC.
Le booster Super Heavy a exécuté la première phase du lancement avec un profil de vol comparable à celui du premier étage de la Falcon 9. Après 2 minutes et 33 secondes de vol, il s'est séparé du Starship et a enclenché les manoeuvres nécessaires à son retour sur Terre. A ce moment précis, SpaceX devait déterminer s'il allait récupérer l'étage ; si les conditions n'étaient pas favorables, le booster aurait été dirigé pour plonger dans l'Atlantique. Pour le vol IFT-5, le feu vert a été donné, permettant ainsi au Super Heavy de revenir vers la Starbase d'où il avait été lancé.
A un kilomètre de l'atterrissage, le booster a activé ses 13 moteurs centraux pour la phase de combustion d'atterrissage, ralentissant rapidement avant de passer à l'utilisation des trois moteurs centraux. A quelques dizaines de mètres du sol, le booster s'est aligné en biais avec la tour de lancement et a atterri en douceur sur le mécanisme de capture.
De son côté, le Starship a suivi une trajectoire similaire à celle du vol précédent, planifiant un amerrissage contrôlé dans l'océan Indien, à l'ouest de l'Australie. Cette trajectoire ne nécessitait pas l'allumage des moteurs pour la rentrée atmosphérique, garantissant ainsi la sécurité du public tout en atteignant l'objectif principal : une rentrée maîtrisée et un amerrissage réussi de Starship.
Replay en français - Crédit Techniques Spatiales
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