Après 2 reports pour conditions météorologiques défavorables, la vingt-neuvième Atlas V s'élevait à 22 heures 15 UTC du pas de tir 41 de Cape Canaveral en Floride. C'est le modèle Atlas V/551 qui a été choisi pour accomplir cette mission. Il est équipé de 5 boosters à poudre pour augmenter la puissance au décollage ainsi que d'une coiffe de 5 mètres de diamètre. Trois heures plus tard, elle injectait sur une orbite précise le satellite MUOS 1 pour le compte de la Navy. Les coordonnées de l'orbite d'injection sont de 35 786 x 3 461 km pour une inclinaison de 19 degrés.
Un vol exceptionnel à plus d'un titre que ce vol AV-030. Cette Atlas V était monté le 200ème étage Centaur. Le Centaur est le premier étage à propulsion cryogénique, mélange d'hydrogène et d'oxygène liquide, développé dans le monde. La difficile mise au point remonte à la fin des années 50 au Glenn Research Center de la NASA avant un premier vol en mai 1962. Dans un premier temps, il équipe uniquement la fusée Atlas avant de se retrouver également sur Titan à partir de 1974. Des études avaient également été menées pour qu'il puisse être utilisé sur la fusée lunaire Saturn et la navette. Sa conception délicate n'en fait pas moins un étage particulièrement fiable puisqu'en 200 lancements, douze seulement ont connu une anomalie en vol.
A bord d'Atlas se trouvait le satellite MUOS 1 (Mobile User Objective System) de 6,8 tonnes, la plus lourde charge jamais envoyé dans l'espace par la famille des lanceurs Atlas. Il permettra aux unités de la Marine de guerre américaine de communiquer entre eux via un signal crypté. En tout, ce sont cinq satellites qui sont prévus pour remplacer la série UFO (UHF Follow-On System) qui arrive en fin de vie théorique. Lockheed Martin, le principal industriel impliqué dans le programme, fournit la plate-forme A2100M tandis que Boeing, General Dynamics se chargent essentiellement de la charge utile embarquée.
Ce succès ne doit pas en cacher un autre puisque quelques heures plus tôt, à 16 heures 12 UTC pour être précis, c'est la Chine qui a procédé à un lancement. Une fusée Chang-Zheng 3C s'est élancée de la base de Xichang et a placé sur orbite de transfert géostationnaire le cinquième satellite BD 2G l'un des éléments du réseau de navigation par satellites chinois Beidou.
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