C'est assez rare pour que cela soit souligné. Deux fusées Soyuz ont été lancées la même journée permettant la mise sur orbite de 5 satellites. Dans l'histoire de la mythique fusée russe, un tel évènement n'est arrivé qu'à 12 reprises dont la dernière remonte au 29 avril 1992.
Il est 17 heures 28 UTC lorsque la fusée Soyuz 2.1b décolle du complexe de lancement 31/6 du cosmodrome de Baïkonour. Elle est chargée de placer sur orbite un nouveau satellite dédié à l'observation de la Terre. Resurs P-1 a été conçu par TsSKB-Progress pour le compte de plusieurs ministères russes dont celui des ressources naturelles, des situations d'urgences, du cadastre et cartographie, de la météorologie. Il est capable de fournir des images de la Terre avec une résolution allant jusqu'à un mètre dans le mode panchromatique. Il doit prendre la relève de Resurs DK-1 en fonction depuis 2006 sur une orbite héliosynchrone culminant à 475 km. Sa durée de vie est de 5 ans minimum.
Alors que le satellite Resurs P-1 rejoignait son orbite de travail, c'est à Kourou qu'attendait la seconde fusée Soyuz. Prévu initialement dans la soirée de lundi, le cinquième vol depuis le Centre Spatial Guyanais avait du être reporté de 24 heures en raison du vent en altitude. Bien qu'affaibli, le vent était toujours présent dans la journée de mardi, contraignant les responsables à décaler l'heure du lancement de 33 minutes. Finalement, à 19 heures 27 UTC, la fusée Soyuz 2.1b/Fregat s'arrachait de la forêt guyanaise en emportant le premier quatuor de satellites O3b. Environ 10 minutes plus tard, l'étage supérieur Fregat prenait le relai. Fregat a effectué plusieurs phases propulsées. La première, d'une durée d'environ 4 minutes, a été suivie d'une phase balistique d'environ 8 minutes et 30 secondes. La seconde d'environ 8 minutes et 30 secondes suivie d'une seconde phase balistique d'environ une heure et 21 minutes. La troisième a duré environ 5 minutes. Un allumage additionnel a permis d'injecter la première paire de satellites sur l'orbite visée deux heures après le décollage de Guyane. Vingt-deux minutes après, c'est au tour de la seconde de rejoindre son orbite. Les deux paires circulent désormais le long de la ligne équatoriale à 8062 km d'altitude.
O3b, acronyme de « Other 3 Billions » (3 autres milliards), est un programme destiné à fournir des services de télécommunications et internet aux populations ne pouvant accéder aux services existants. A terme, il doit compter au moins 8 satellites construits par Thales Alenia Space pour le compte de l'opérateur O3b Networks Limited. Chaque engin, qui pèse 650 kg au décollage, compte 12 antennes mobiles fonctionnant en bande Ka permettant de couvrir l'Asie, l'Afrique, l'Amérique du Sud, l'Australie et le Moyen-Orient pendant au moins 10 ans.
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