La Chine a lancé avec succès un nouveau modèle de la série des fusées Chang-Zheng 5, chargé de placer sur orbite un prototype non habité d'un vaisseau pouvant transporter un équipage. Le décollage a eu lieu à 10 heures UTC depuis le centre spatial de Wenchang sur l'île de Hainan, dans le sud de la Chine.
Propulsée par ses dix moteurs, dont huit équipant les boosters latéraux, Chang-Zheng 5B a pris la direction Sud-Est pour rejoindre l'orbite visée 488 secondes après le décollage. Le succès de la mission a été confirmé par la CASC (China Aerospace Science and Technology Corp.) une vingtaine de minutes après le lancement.
Le lancement devait initialement avoir lieu vers le 24 avril, date du 50ème anniversaire de la mise sur orbite du premier satellite chinois Dongfanghong-1, mais il a été retardé en raison d'un problème technique non déterminé avec le lanceur Chang-Zheng 5B.
La mission d'aujourd'hui relevait d'une importance majeure pour la Chine à plus d'un titre. Chang-Zheng 5B se différencie de la version standard par l'absence d'un second étage. Avec une capacité de 23 tonnes en orbite basse, la fusée est taillée pour transporter de lourds éléments dans l'espace, notamment les modules qui constitueront la future station spatiale chinoise. Sa construction nécessitera 12 lancements de la nouvelle version de la fusée à compter de 2021.
Sous l'immense coiffe était logé un prototype du prochain véhicule habité chinois, dont le nom reste inconnu. La nouvelle capsule (8,8 mètres de long et de 21,6 tonnes), utilisera sa propre propulsion pour élever son orbite jusqu'à une apogée d'environ 8 000 kilomètres pour simuler une rentrée atmosphérique à haute vitesse. Avec ce vaisseau, la Chine pousse encore plus loin ses ambitions d'exploration spatiale. Il sera plus performant que le Shenzhou et sera capable de transporter des astronautes sur la Lune. Selon sa configuration, il sera en mesure d'accueillir jusqu'à six membres d'équipages. La rentrée est prévue pour le 8 mai avec un atterrissage dans le Nord-Ouest de la Chine. La réutilisation partielle prévue - par le remplacement du bouclier thermique - sera également testée. Selon les responsables chinois, le vaisseau pourrait être réutilisable pour dix vols au maximum.
Le vaisseau spatial était accompagné d'un démonstrateur de rentrée atmosphérique. Conçu sur le principe d'un airbag, l'engin spatial est destiné à tester une capsule prévue pour ramener sur Terre une cargaison. Sa mission devrait être de courte durée puisque sa récupération est prévue dans la journée de mercredi.
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