Un nouvel acteur du spatial devrait faire son entrée dans les prochaines semaines. Il s’agit de Gilmour Space Technologies, une compagnie australienne fondée en 2015 par les frères Gilmour à Gold Coast, dans le Queensland.
A l’instar de nombreux privés qui se lancent dans l’aventure, Gilmour Space Technologies s’est focalisé dans le développement d’un lanceur de petite capacité dédié aux orbites basses. Eris est une fusée capable d’expédier une charge de 305 kilos sur une orbite basse culminant à 500 km d’altitude.
Mardi, Gilmour Space Technologies a franchi une étape importante en obtenant la licence pour le lancement de sa fusée Eris. Cette autorisation a été délivrée par l'Agence spatiale australienne et le ministre de l'Industrie et des Sciences. En vertu de la loi de 2018 sur l'espace, toute activité de lancement ou de retour d'objets à une altitude supérieure à 100 kilomètres nécessite cette licence. Ce cadre législatif vise à garantir la sécurité et la régulation des opérations spatiales en Australie.
La licence de Gilmour Space Technologies ne se limite pas à une simple autorisation ; elle inclut des conditions spécifiques à respecter avant le lancement. L’entreprise devra ainsi répondre à divers critères de sécurité et opérer selon un calendrier de notification préalable de 30 jours, destiné à assurer une coordination optimale avec les autorités compétentes.
La fusée Eris devrait prendre son premier envol en décembre ou janvier 2025 depuis le Bowen Orbital Spaceport dans le nord du Queensland. Plusieurs vols d’essai sont prévus pour tenter d’atteindre l’orbite.
Pour sa fusée Eris, Gilmour Space Technologies a fait le choix audacieux de la propulsion hybride. Il s’agit d’un mode de propulsion utilisant un mélange d'ergols liquides (ou gazeux) et solides. Dans le spatial, il est très rarement utilisé, notamment en raison de ses faibles performances. Toutefois, il présente quelques avantages, comme une mécanique simplifiée ou un risque d’explosion quasi nul.
Eris est une fusée de 25 mètres de haut, constituée de trois étages de propulsion dont deux font appel à la propulsion hybride. Gilmour Space Technologies a qualifié les moteurs Sirius en novembre 2022, au terme d’une série de mises à feu sur le banc d’essai. Au cours du dernier essai, un moteur a délivré une poussée de 110 kN durant 100 secondes. Quatre de ces moteurs équipent le premier étage et un seul le deuxième étage.
Le troisième étage est plus classique puisqu’il est propulsé par un moteur Phoenix imprimé en 3D, alimenté par un mélange de kérosène et d’oxygène liquide. En mai 2022, un moteur a poussé durant 190 secondes lors d’un test au sol.
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