Il faudra patienter quelques jours de plus avant de voir décoller la fusée géante de la NASA. La tentative de lancement prévue pour ce lundi a été annulée quelques minutes après l'ouverture du créneau de 2 heures en raison d'une anomalie détectée sur l'un des moteurs du corps central. L'agence spatiale espère pouvoir procéder à une nouvelle tentative ce vendredi à 16 heures 48 UTC pour un créneau disponible de deux heures.
Le Space Launch System n'aura pas dérogé à la croyance populaire qui veut qu'une nouvelle fusée ne part jamais à la date et l'heure prévue. Pourtant les choses s'annonçaient sous de bons auspices. Les prévisions météorologiques publiées en matinée indiquaient une probabilité de 80 % de conditions favorables à l'ouverture de la fenêtre de lancement à 12 heures 33 UTC. Celles-ci devaient se détériorer pour descendre à 60 % en fin de créneau.
Toutefois, la météo a joué les troubles fêtes en retardant les opérations de remplissage des réservoirs. En effet, les critères stricts imposent d'avoir un risque de foudroiement inférieur à 20 % à 8 km autour de la rampe de lancement au cours de la première heure de ravitaillement.
Le chargement du corps central en hydrogène liquide a du être interrompu à deux reprises par l'équipe de lancement en raison d'une fuite au niveau du mat de service à la base de la fusée puis suite à une alarme de surpression. Cependant, les valeurs restaient largement sous les limites de sécurité.
En parallèle, les contrôleurs de vol se sont attelés à résoudre un problème de communications entre le sol et le vaisseau Orion, resté en suspend. Ce problème a été examiné tout au long du compte à rebours et constituait une contrainte qui empêche de procéder au lancement.
La chronologie du compte à rebours prévoit la purge des moteurs RS-25 à la base du corps central pour les mettre à température avant leur allumage. Si tout s'est déroulé comme prévu pour les moteurs 1, 2 et 4, il en est autrement pour le moteur numéro 3. Malgré les efforts fournis par les ingénieurs, le moteur n'a pas atteint les limites thermiques appropriées pour le lancement, forçant la NASA a abandonné la tentative de lancement.
En fin de chronologie, des fissures sont apparues sur le revêtement en mousse de la section inter-réservoirs du corps central. Elle résulte de la présence d'humidité ambiante dans la mousse isolante, réfrigérée par la température très basse des réservoirs mais elle ne présente aucun risque.
La mission Artemis I nécessite un plan de vol spécifique qui n'autorise pas un lancement à n'importe quel moment. Pour le mois de septembre, la NASA dispose d'une opportunité quotidienne du 02 au 06 septembre inclus. Au-delà de cette date, le SLS devra retourner au bâtiment d'assemblage pour l'entretien des batteries de son système d'autodestruction.
Récemment, la NASA a rendu public un calendrier des opportunités de lancement du SLS jusqu'en juillet 2023. On y découvre que la configuration Terre/Lune n'offre que quelques créneaux par mois et qu'ils sont tributaires d'autres paramètres, notamment l'opportunité d'une mission plus ou moins longue.
Les contraintes techniques du SLS, après remplissage des réservoirs, ne permettent pas d'effectuer plus de trois tentatives de lancement en 7 jours. La seconde ne peut avoir lieu que 48 heures après la première tandis que pour la troisième, il faut attendre 72 heures après un second report de lancement. Au-delà de trois tentatives, le SLS doit être ramené au VAB pour le changement de ses batteries.
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