Ariane 5 a été lancée ce soir de Kourou avec deux nouveaux satellites pour le compte de clients asiatiques. La 246ème fusée européenne s'est arrachée de Guyane à 20 heures 37 UTC après un compte à rebours sans incident. Une demi-heure plus tard, les satellites G-Sat 11 et GEO-KOMPSAT-2A étaient livrés sur l'orbite visée.
G-Sat 11 est le 22ème satellite indien à prendre place à bord d'une Ariane. Avec ses 5 854 kg au décollage, il est le plus lourd satellite construit par l'agence spatiale indienne ISRO. Il est équipé de 40 répéteurs en bande Ku et Ka, capables de fournir un débit allant jusqu'à 10 Gbps pour les services de communications sur tout le territoire indien. G-Sat 11 sera positionné à 74 degrés Est et devrait rester opérationnel pendant au moins quinze ans.
GEO-KOMPSAT 2A est un satellite sud-coréen développé par KARI, spécialisé dans la météorologie et la surveillance de la météo spatiale. Il est équipé de deux instruments : AMI (Advanced Meteorological Imager) et KSEM (Korean Space Environment Monitor). Le satellite sera placé en position orbitale géostationnaire à 128,2 degrés Est, afin de couvrir la région Asie-Pacifique. Il aura une durée de vie nominale de dix ans.
Le succès de mardi soir ne doit pas faire oublier qu'ArianeGroup traverse une période difficile avec la fin du développement d'Ariane 6 et une concurrence toujours plus rude, notamment avec SpaceX. Il y a quelques jours, le groupe annonçait la suppression de 2300 postes sur un total de 9000, d'ici à 2022. Les contrats temporaires ne seront pas renouvelés et les nombreux départs en retraite permettront d'éviter la mise en place d'un plan social.
Le fait que le marché des satellites commerciaux soit au plus bas n'est pas étranger à la décision d'ArianeGroup. Il faut dire que cette année, les clients ne se sont pas bousculés au portique de la société européenne. La filière Ariane n'a engrangé que quatre contrats et peine à trouver des satellites à lancer auprès des gouvernements européens alors que les concurrents de la fusée européenne peuvent compter sur les missions institutionnelles pour compenser le déficit en satellites de télécommunications.
Le bilan commercial d'Arianespace n'est pourtant pas aussi sombre. La société est parvenue à vendre plusieurs fusées VEGA en 2018 et espère être aux premières loges pour le déploiement des constellations de satellites. Ce qui est déjà le cas avec OneWeb qui a signé avec Arianespace un contrat pour vingt-et-un lancements Soyuz, assorti d'options pour cinq Soyuz supplémentaires et trois lancements Ariane 6. D'autres constellations devraient voir le jour et Arianespace compte avoir sa part du gâteau.
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