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Photo NASA/B. Ingalls

Les logiciels du Starliner sur la sellette

08-02-2020 (Màj: 08-02-2020) Philippe Volvert

La NASA et Boeing ont tenu conjointement vendredi soir une téléconférence pour évoquer l'état d'avancement de l'enquête portant sur les anomalies qui se sont produites lors de l'essai en vol du vaisseau CST-100 Starliner en décembre dernier.

L'agence spatiale était représentée par son administrateur Jim Bridenstine. Il était accompagné par Douglas Loverro, en charge des missions d'exploration habitée, et Kathy Lueders, qui supervise le programme des vols commerciaux. De son côté, Boeing avait envoyé Jim Chilton, le vice-président de la section spatiale, et John Mulholland, en charge du Starliner.

Pour rappel des faits. Le 20 décembre dernier, Boeing testait en conditions réelles le Starliner conçu pour transporter des astronautes vers la station spatiale internationale. Si le lancement par la fusée Atlas V s'est déroulé conformément au plan de vol, le vaisseau n'a jamais pu rejoindre le complexe orbital comme prévu. Et pour cause ! Un bug informatique n'a pas permis de synchroniser le logiciel du vaisseau avec celui de la fusée, provoquant un décalage de 11 heures dans le programme de vol.

Les conséquences n'ont pas tardé à se faire sentir. Au moment où le Starliner aurait dû allumer ses moteurs pour atteindre l'altitude et la vitesse désirées, le vaisseau est resté inactif avec le risque d'une rentrée atmosphérique prématurée. La situation a pu être régularisée dans les heures qui ont suivi avec plusieurs séquences d'allumages des moteurs commandées depuis le sol pour rehausser le périgée de l'orbite initiale qui était de 76 km.

Alors que les ingénieurs s'afféraient à déterminer l'origine du problème, une seconde erreur logiciel a été mise au jour et qui aurait probablement mené le module de service à venir heurter la capsule après séparation avec le risque d'endommager irrémédiablement le bouclier thermique de cette dernière. Le bug informatique a pu être corrigé un peu moins de trois heures avant l'atterrissage dans le désert de White Sands au Nouveau-Mexique, évitant ainsi une catastrophe pendant la rentrée atmosphérique.

L'enquête s'est également penchée sur les problèmes de communication entre le Starliner et le sol pendant la mission et qui ont entravé la capacité des contrôleurs à commander le vaisseau. Boeing reconnait ne pas avoir anticipé le fait que le « bruit » venant des communications terrestres pouvait perturber le signal radio.

Les bugs informatiques du Starliner font échos à ceux du Boeing 737 Max, cloué au sol depuis plusieurs mois pour des erreurs dans les lignes de code des logiciels. La NASA a haussé le ton en accusant l'avionneur de ne pas avoir su repérer les anomalies alors qu'elles étaient détectables avant même le lancement. Pour Doug Lavero, « ces problèmes ne sont probablement que des symptômes d'un problème plus immédiat ». L'agence spatiale admet ne pas avoir été assez vigilante et a refusé de spéculer sur les conséquences en termes de calendrier. Le rapport final devrait être rendu public à la fin du mois.

Le Starliner est un véhicule spatial développé par la société Boeing dans le cadre du programme Commercial Crew Development initié par la NASA et qui vise à rendre aux Etats-Unis une autonomie en matière des vols spatiaux habités.

Sources

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