Avec ses 410 km de long, Hyperion (Hypérion) est la plus grande des lunes irrégulières et non sphériques de Saturne. Compte tenu de sa forme étrange, Hyperion est probablement un vestige d'une lune plus grande qui a été détruite par un impact majeur.
La densité d'Hyperion représente un peu plus de la moitié de celle de l'eau. Les scientifiques pensent qu'elle est constituée à 40 % de vide. Le reste étant réparti entre des matériaux légers, tels que le méthane ou le dioxyde de carbone congelés, et la roche. En raison de sa faible gravité, Hyperion ne parvient pas à tasser les débris qu'elle ramasse pour son accrétion. En conséquence, la lune ressemble plus à un amoncellement de débris qu'à une lune compacte.
Hyperion tourne sur elle-même de manière aléatoire et sur une orbite excentrique. Elle entre en résonnance avec l'orbite de Titan, la plus grande lune de Saturne. Les deux objets accélèrent et ralentissent lorsqu'ils se croisent dans un ensemble complexe de variations. Comme Hyperion est beaucoup plus petite que Titan, sa rotation et son orbite sont beaucoup plus affectées que celles de la plus grande lune, ce qui permet à Titan de maintenir l'orbite d'Hyperion excentrée plutôt que de devenir plus circulaire au fil du temps.
La surface d'Hyperion présente une caractéristique étonnante. Elle est grêlée de cratères profonds qui ne présentent pas de rayons d'éjection importants. Il en résulte un aspect curieusement pointu, un peu comme la surface d'une éponge. Les géologues ont émis l'hypothèse que la haute porosité et la faible densité d'Hyperion se traduit par des cratères formés plus par compression que par excavation.
De nombreuses parois des cratères d'Hyperion sont brillantes, ce qui suggère une abondance de glace d'eau. Les fonds des cratères sont principalement les zones plus sombres. Cela peut s'expliquer par le fait que la température moyenne d'environ -180° Celsius pourrait être suffisamment proche d'une température qui provoquerait la sublimation des volatiles, laissant les matériaux plus sombres accumulés sur les fonds des cratères. Ce scénario correspond au fait que certains des sols les plus récents des cratères sont constitués de glace d'eau claire.
Sources