En se posant sur la Lune ce samedi, la Chine est devenue la troisième nation à réaliser cet exploit après les Etats-Unis et l'Union Soviétique. Mais surtout, c'est la première fois depuis quarante ans qu'un engin roule dans la poussière lunaire.
Tout a commencé le 06 décembre par l'arrivée en orbite lunaire de la sonde Chang'e 3. L'engin, lancé le 01 décembre par une fusée Chang-Zheng 3B a mis 5 jours pour atteindre notre proche voisine. Après avoir allumé ses moteurs pour freiner, il s'est inséré sur une orbite circulaire culminant à 100 km. C'est mercredi dernier que les choses sérieuses ont réellement débuté avec l'abaissement du périgée qui est passé de 100 km à 15 km d'altitude en vue de la phase d'atterrissage.
Samedi dans la matinée, Chang'e 3 a reçu ses derniers ordres du centre de contrôle contenant le programme de descente vers la surface lunaire. Il consistait à réduire la vitesse afin de décrocher de l'orbite puis d'identifier une zone d'atterrissage dépourvue d'obstacles dans la Mer des Pluies. A quatre mètres du sol, Chang'e 3 a coupé son moteur et est tombée en chute libre et s'est posée en douceur à 13:11:18 UTC. Dans le centre de contrôle où les opérations ont été suivies avec attention, c'est un tonnerre d'applaudissements. La joie a ensuite cédé la place à la concentration. En effet, après l'atterrissage, il restait d'autres étapes toutes aussi importantes à réaliser avant que ne démarre réellement la mission. Avant tout, les techniciens devaient s'assurer du bon état de l'engin puis déployer les panneaux solaires et antennes nécessaires à son bon fonctionnement.
Cinq heures après l'atterrissage, Chang'e 3 a déployé une rampe permettant au rover baptisé Yutu de descendre sur la poussière lunaire. Yutu est un rover de 140 kg monté sur 6 roues avec lesquelles il pourra se déplacer sur une distance de plusieurs kilomètres. Il est équipé d'un radar capable de sonder les couches superficielles jusqu'à une profondeur de 30 mètres et de déterminer la structure la croute lunaire jusqu'à une profondeur de 100 m, d'un spectromètre rayons X à particules alphas pour déterminer les différents minéraux qui composent la surface lunaire, un spectromètre imageur en lumière visible et proche infrarouge mesure la distribution des minéraux lunaires et diverses caméras pour prendre des clichés dont certains en haute résolution.
L'atterrisseur en lui-même n'est pas qu'une plate-forme ayant servi au transport de Yutu de la Terre vers la Lune. Il emporte également des caméras à différentes résolutions mais aussi un télescope ultraviolet pour des observations astronomiques portant à 1 200 kg la masse de l'engin à l'atterrissage. Contrairement au rover dont l'autonomie ne sera que de 3 mois, celle de l'atterrisseur devrait atteindre une année.
Chang'e 3 est une nouvelle étape de l'exploration lunaire entreprise par la Chine voici quelques années. Elle devrait aboutir dans les années 2030 avec l'arrivée des premiers taïkonautes sur la Lune. D'ici là, d'autres missions automatiques sont prévues, notamment avec Chang'e 5 qui vise à récolter des échantillons de roches et à les ramener sur Terre.
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