Dans un article publié le 27 juin dans la revue Nature, on apprend que la sonde Cassini a mis en évidence la présence de molécules organiques complexes provenant de la lune glacée de Saturne, Encelade. La découverte renforce l'idée que ce monde océanique abrite certaines conditions propices à la vie.
Une équipe dirigée par Frank Postberg et Nozair Khawaja de l'Université de Heidelberg, en Allemagne, s'est penchée sur la composition des geysers qui se produisent le long de failles aux pôles Sud d'Encelade. Ces évènements hydrothermaux puissants sont un mélange d'eau océanique et de matériau issu du noyau rocheux.
Auparavant, Cassini avait détecté des petites molécules organiques relativement communes, beaucoup plus petites et constituées de méthane et de dihydrogène. Ce que révèlent les recherches de l'équipe de Postberg et Khawaja, ce sont des molécules composées d'une centaine d'atomes dont au moins 15 atomes de carbone ainsi que des atomes d'azote et d'hydrogène. La présence de telles molécules dans un environnement où coexiste l'eau à l'état liquide et la chaleur consolide l'idée que l'océan d'Encelade propose un environnement favorable à l'apparition de la vie.
De telles grosses molécules, très rares au-delà de la Terre, peuvent être créées par des processus chimiques complexes, y compris ceux liés à la vie, ou elles peuvent provenir de matériel primordial dans certaines météorites. Sur Encelade, la première hypothèse semble la plus probable.
La matière organique est éjectée des profondeurs océaniques sous l'action de phénomènes hydrothermaux, quelque chose qui se rapproche des cheminées hydrothermales que l'on retrouve au fond des océans terrestres. Sur Terre, une vie microscopique et macroscopique s'est développée autour de ces sources de chaleur. Sur Encelade, les conditions sont réunies pour l'existence d'un processus identique. Seules de nouvelles missions pourront nous éclairer sur la question.
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