La sonde indienne Chandrayaan est arrivée à bon port en se plaçant sur orbite lunaire après un voyage de 17 jours, donnant le coup d'envoi à une mission qui devrait durer au moins 2 ans.
Le voyage lunaire de l'Inde a débuté le 22 octobre dernier par le lancement de Chandrayaan par une fusée PSLV depuis le centre spatial de Sriharikota. Quelques minutes plus tard, la sonde était injectée sur une orbite transitoire de 255 km de périgée et 22 860 km d'apogée inclinée de 17,9° sur le plan équatorial et parcourue en 06 heures 30 environ. La trajectoire de la sonde pour atteindre la Lune était un peu particulière, en forme de spirale. Au moment où elle passait au périgée, un moteur était allumé afin de rehausser l'orbite. Le premier allumage s'est déroulé le 23 octobre et a conduit la sonde sur une orbite de 305 x 37 900 km. Le 04 novembre, un cinquième allumage a allongé une dernière fois l'orbite, faisant culminer l'apogée à 386 000 km de la Terre. Ce dernier tour a la particularité de croiser l'orbite de la Lune, ce qui lui a valu de porter le nom de Lunar Transfer Trajectory.
Alors que Chandrayaan approchait de sa destination, elle a allumé son moteur afin de freiner sa vitesse et pouvoir être capturée par la Lune. Quatre allumages du moteur seront nécessaires afin de circulariser la sonde sur une orbite polaire culminant à 100 km d'altitude. Mais d'ici là, les différents instruments de la sonde seront vérifiés et calibrés.
La mission Chandrayaan, ouverte à la coopération internationale, devrait réaliser une cartographie de la surface lunaire en 3 dimensions avec une résolution de 5 mètres, une cartographie minéralogique, une étude de la croûte lunaire pour en comprendre son fonctionnement et une analyse les anomalies magnétiques à la surface lunaire. L'une des questions à laquelle pourrait répondre Chandrayaan concerne la présence de glace d'eau dans les cratères localisés dans les régions polaires et dont le fond est en permanence dans l'ombre. Question d'autant plus pertinente que récemment la sonde japonaise Kaguya réfutait les découvertes faites par les sondes américaines Clementine et Lunar Prospector. La première avait détecté un écho radar correspondant à la signature de la glace d'eau. La seconde avait mesuré une présence importante d'hydrogène, l'une des deux molécules entrant dans la composition de l'eau, bien que son impact dans la région en fin de mission n'ait pas permis de détecter la présence de molécules de glace d'eau dans la poussière soulevée. Reste donc à savoir si Chandrayaan va aller dans le sens des découvertes américaines ou japonaises.
A noter également qu'elle devra libérer un impacteur de 29 kg qui prendra des images pendant les 18 minutes de sa descente avant de s'écraser à la surface, soulevant un nuage de poussière qui sera analysé par la sonde.
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