Un an après l'échec survenu lors de son dernier envol, la fusée européenne VEGA est parée à reprendre du service. Il y a une semaine, la première tentative de lancement avait été annulée à quelques heures du H0 en raison de vents persistants en altitude. Si tout se déroule comme prévu, la mission VV16 doit décoller du Centre Spatial Guyanais dans la nuit de samedi à dimanche à 01 heures 51 UTC.
Prévu pour fin mars, le retour en vol de VEGA a été retardé de plusieurs mois suite à la pandémie de Covid-19. Les mesures imposées par le gouvernement français pour contrer le virus ont contraint le Centre Spatial Guyanais à interrompre toutes ses activités, les limitant au strict minimum. Ainsi, les campagnes de lancement ont été suspendues du 16 mars au 11 mai.
VV16 est une mission doublement capitale pour Arianespace. D'une part, elle doit faire oublier le couac de juillet 2019. Deux minutes après le décollage, un défaut structurel sur le deuxième étage de VEGA avait conduit à la perte de la fusée et du satellite émirati FalconEye 1 qu'elle transportait. D'autre part, la société européenne étoffe son offre commerciale en inaugurant un service de lancement pour les petits satellites.
Avec la plate-forme SSMS (Small Spacecraft Mission Service), VEGA est en mesure de lancer en même temps plusieurs petits satellites dont la masse varie entre 1kg et 500 kg afin de répartir les coûts du lancement entre les clients. La nouvelle offre d'Arianespace arrive à point alors qu'on estime qu'il va y avoir entre 200 et 300 nanosatellites à lancer par an au cours de la prochaine décennie.
Pour sa première utilisation, SSMS transportera 53 satellites pour le compte de 21clients issus de 13 pays différents. Ils seront déployés sur une orbite héliosynchrone culminant à 530 km d'altitude de la Terre. Sept microsatellites (de 15 kg à 150 kg) sont montés sur la partie supérieure de la plate-forme et 46 CubeSats sont hébergés dans la partie inférieure. La séparation de tout ce beau monde se déroulera en cinq minutes, environ 1 heure 45 après le décollage.
Les satellites embarqués couvriront une large gamme d'applications telles que l'observation de la Terre, les télécommunications, la recherche scientifique, le développement technologique ou l'éducation.
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