Il était 22 heures 46 UTC lorsque la fusée Atlas V, en version Atlas V/501, s'est élancée du pas de tir 41 de Cape Canaveral en Floride ce samedi. Le lancement, initialement prévu dans la soirée de vendredi à samedi, avait été reporté en raison de la météo exécrable qui sévissait au centre spatial. Cette mission, placée sous le sceau de l'US Air Force, n'a pu être suivie que jusqu'à la première extinction de l'étage supérieur Centaur afin de préserver les coordonnées orbitales visées. Il faut dire que sous la coiffe du lanceur se trouvait l'OTV-2, le second exemplaire de mini-navette, construite par Boeing pour le compte de l'armée américaine. Les objectifs et la durée de la mission de cette navette non habitée ne sont pas connus, ni même l'orbite sur laquelle elle circulera. Si les premiers points resteront un mystère pendant un moment, l'orbite sera vraisemblablement vite connue. De nombreux astronomes amateurs ont comme passion de localiser les satellites qui tournent autour de la Terre. C'est ainsi que l'OTV-1 avait été suivi à la trace par ces chasseurs spatiaux un peu spéciaux et que l'on a appris que son orbite avait varié d'altitude à plusieurs reprises.
L'OTV-2, ou plus connu sous le nom de X-37B était à l'origine un projet initié par la NASA à la fin des années 90. Il devait servir de prototype à l'échelle d'un véhicule de transport d'équipage en remplacement de la navette. En 2004, la nouvelle feuille de route de la NASA, notamment un retour sur la Lune pour 2020, signe la fin du projet X-37B. Celui-ci est repris par la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) avec comme objectif de s'en servir pour des missions militaires.
L'engin, long de 8,4 m pour 4,6 m d'envergure, pèse environ 5 tonnes. Il est conçu pour effectuer des missions ne dépassant pas 270 jours, la durée maximale d'autonomie que possède l'engin. Selon les experts dans le domaine, ces missions pourraient aller de l'identification de satellites hostiles, à l'inspection d'un satellite ou la mise sur orbite d'une petite charge utile. Le tout sous le sceau du « Secret Defense ». Une fois la tâche accomplie, le véhicule est capable de revenir en mode automatique se poser sur n'importe quelle piste d'atterrissage. Après une révision, il peut être à nouveau préparé pour une mission. Le succès du vol ouvre la voie à un second vol prévu pour le mois de mars avec un second prototype.
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