La mythique fusée russe Soyuz avait rendez-vous avec l'histoire ce vendredi après-midi. Pour la première fois ses 300 tonnes se sont arrachées de son pas de tir flambant neuf construit à quelques kilomètres des installations de l'européenne Ariane. Il est 10 heures 30 lorsqu'elle s'élance sous un ciel encombré. Objectif, placer sur orbite les deux premiers satellites opérationnels du programme Galileo. C'est chose faite trois heures 50 plus tard, sous les applaudissements des responsables russes et européens et au grand soulagement du centre de contrôle.
Galileo IOV (In Orbit Validation) FMP-1 et FM-2 font partie de la phase de validation en orbite qui doit tester de façon approfondie les segments spatial, sol et utilisateurs du système Galileo. Ces satellites, d'une masse de 700 kg environ, ont été construits par Astrium GmbH en collaboration avec l'aile italienne de Thales Alenia Space. Ils circulent sur une orbite circulaire à 23 222 km d'altitude et ont une durée de vie de 12 ans minimum. Ils seront rejoints par 2 autres IOV dans le courant de l'été 2012.
Galileo est un projet initié par l'Union Européenne et l'Agence Spatiale Européenne dans la perspective de développer un système de navigation par satellites équivalent au GPS américain. A terme, il devrait compter jusqu'à trente satellites placés sur trois orbites circulaires de 23 616 kilomètres, dont 3 de secours. Décidé en 2001 par l'Union Européenne, le projet s'est ensuite ouvert à la coopération internationale. De nombreux pays, dont la Chine et l'Inde, se sont montrés intéressés par l'initiative européenne. L'enjeu est important puisque des estimations montrent que le programme devrait permettre de réaliser jusqu'à 90 milliards d'euros de bénéfice d'ici 20 ans pour les industriels impliqués et créer jusqu'à 20 000 emplois à travers l'Europe et 2 000 emplois permanents liés à son exploitation.
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