Deux semaines après l'échec de la mission Soyuz MS-10 qui a conduit à l'évacuation d'urgence du cosmonaute russe Aleksey Ovchinin et de l'astronaute américain Nick Hague, la fusée Soyuz a repris ses vols avec le lancement réussi d'un satellite espion de la série Lotos-S1.
Soyuz 2.1b a décollé du cosmodrome de Plesetsk à 00 heure 15 dans la nuit de mercredi à jeudi, déployant sa charge utile sur l'orbite visée environ dix minutes plus tard. Dans quelques jours, le satellite va circulariser son orbite en élevant son périgée à la même altitude que son apogée, soit 900 km sur une inclinaison de 67,2 degrés.
Lotos-S1 No.804 est le troisième satellite opérationnel du programme militaire russe d'écoute électronique Liana. Le bureau d'études KB Arsenal en est le maître d'oeuvre et assure l'intégration de la charge utile. Mais c'est TsSKB Progress qui se charge de la construction des satellites sur base d'une plate-forme Yantar.
Le programme Liana a été lancé par les autorités russes dans les années 90 pour remplacer la famille des Tselina et des US-PM de l'ère soviétique. Lotos succède à Tselina et sera utilisée pour la surveillance électronique, l'interception et la collecte de signaux radio qui sont retransmis à la Russie à des fins d'analyse. Outre Lotos, Liana se compose également des satellites Pion. Ils sont destinés à remplacer les US-PM, spécialisés dans la reconnaissance navale, utilisant les signaux radio et les radars pour suivre les navires. Ce second volet connait beaucoup de retards et aucune date de lancement n'a encore été fixée à ce jour.
Le succès de la nuit dernière est de bons augures pour la suite du programme spatial russe. L'agence spatiale Roskosmos se montre sereine pour la reprise des vols rapide à destination de la station spatiale internationale. Selon Jim Bridenstine, le patron de la NASA, le vaisseau Soyuz MS-11 pourrait décoller dès le 03 décembre prochain avec le cosmonaute Oleg Kononenko, l'astronaute américaine Anne McClain et l'astronaute canadien David Saint-Jacques.
L'enquête sur l'accident du 11 octobre dernier avance à grand pas et les conclusions finale de l'enquête devraient être publiées dans les prochains jours. La cause de l'échec serait un mauvais montage d'un bloc latéral de la fusée. Au moment de sa séparation avec le bloc central, il aurait heurté ce dernier, causant la perte du lanceur.
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