Le Gouvernement russe a conduit récemment un audit sur la qualité des moteurs de la fusée Proton et a ordonné de remplacer tous les composants suspects avant d'autoriser un retour en vol tout en promettant de sanctionner sévèrement les responsables de la falsification des documents de conformité.
Lors de son dernier vol le 09 juin 2016, une anomalie s'est produite pendant la phase de propulsion du deuxième étage avec l'extinction prématurée des moteurs. Le déficit de vitesse a pu être compensé par l'étage supérieur Briz M et le satellite Intelsat 31 a pu rejoindre l'orbite visée.
L'enquête qui a suivi a mis en évidence un problème de qualité sur le moteur RD-0210. L'usine mécanique de Voroniezh (VMZ), fournisseur du moteur incriminé, aurait utilisé un alliage non qualifié pour assembler certaines pièces des moteurs de Proton. La décision a été prise de retourner les moteurs des trois prochains vols chez leur constructeur. Dans la foulée, le directeur de VMZ, Ivan Koptiev, a démissionné, remplacé par son adjoint Alekseï Ouvarov.
Fin janvier, le vice-Premier Ministre Dmitri Rogozine s'est rendu en personne chez VMZ en qualité de superviseur de toute l'industrie spatiale russe. Il souhaiterait ne plus voir qu'une seule entité spécialisée dans la motorisation contre plusieurs aujourd'hui.
Proton devrait pouvoir retourner sur le pas de tir dans le courant du mois de mai avec le lancement du satellite de télécommunications Echostar XXI. C'est la première fois depuis sa mise en service en 1965 que la fusée russe reste aussi longtemps clouée au sol.
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