Fruit d'une collaboration entre la NASA et le CNES, le satellite Jason 3 a rejoint son orbite. Il est parti de la base de Vandenberg en Californie, juché au sommet d'une fusée Falcon 9. Le lancement est intervenu à 18 heures 42 minutes et 18 secondes très précisément. Après cinquante-six minutes d'un vol parfait, Jason 3 était injecté sur une orbite circulaire culminant à 1 336 km sur une inclinaison de 66 degrés.
Jason 3 est le troisième satellite franco-américain de la famille des Jason dédié à l'océanographie. Il est constitué d'une plate-forme PROTEUS fournie par Thales Alenia Space. La contribution de la France ne s'arrête pas à la plate-forme. Elle est présente également dans la partie instrumentale du satellite, notamment avec l'altimètre Peosidon 3 qui doit mesurer la distance entre le satellite et la surface de la mer, permettant des corrections précises relatives au trajet du signal dans l'ionosphère et le système DORIS pour déterminer l'orbite du satellite et son positionnement par rapport au sol avec une précision de l'ordre du centimètre.
La contribution américaine est concentrée sur l'instrumentation scientifique. La NASA a fourni le radiomètre AMR qui devra déterminer le contenu en eau de la troposphère, le système GPSP qui travaillera en complémentarité avec DORIS sur le positionnement exact du satellite et enfin un système de calibrage des instruments par tir laser.
Outre assurer la relève de ses prédécesseurs, Jason 3 devra mesurer le niveau global des océans avec une précision de 2 cm ainsi que la hauteur des vagues et la vitesse des vents. Les données collectées sont d'une importance majeure dans la compréhension du phénomène global du réchauffement climatique. D'autant plus que l'on sait désormais que les océans absorbent plus de 80 % de la chaleur provenant du réchauffement atmosphérique le reste étant capté par l'air, les terres émergées et les glaciers qui fondent. Le satellite Topex-Poséidon et ses successeurs Jason 1 et 2 ont permis d'établir le fait que la hauteur des océans augmente de 3 millimètres par an. Un phénomène qui risque de s'accentuer dans les prochaines décennies.
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