METOP C, le troisième et dernier satellite météorologique du système polaire d'Eumetsat, a été lancé avec succès la nuit dernière. Il va venir renforcer les capacités de ses deux prédécesseurs, lancés respectivement en 2006 et 2012 et qui sont toujours en activité.
La fusée Soyuz a décollé depuis le Centre Spatial Guyanais à 00 heures 47 UTC avant de libérer son passager sur l'orbite visée une heure plus tard. Ce lancement était le huitième opéré par Arianespace pour l'année 2018 et le deuxième avec la fusée russe.
METOP est la composante polaire du système de surveillance météorologique mis en place par l'Europe à la fin des années 70. Elle est complémentaire des satellites géostationnaires MSG (Meteosat Seconde Generation), gérés par Eumetsat - organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques.
Le système polaire comprend trois satellites placés sur une orbite héliosynchrone culminant à environ 815 km d'altitude. Il a pour mission d'améliorer les prévisions météorologiques et d'assurer un suivi du changement climatique à l'échelle mondiale. Les satellites polaires fournissent des observations qui peuvent être utilisées dans les prévisions jusqu'à dix jours.
Airbus Defence & Space , maître d'oeuvre de la construction des METOP, a fourni la plate-forme SPOT MK-3 ainsi que trois des instruments qui équipent les satellites. Le reste de la charge utile a été développée par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) et l'agence spatiale française CNES.
La présence de la NOAA dans une partie de l'équipement scientifique des METOP est à mettre en relation avec l'accord « Joint Polar System » signé en 2015 entre l'agence américaine de météorologie et Eumetsat, qui vise à exploiter un système polaire commun jusqu'à l'horizon 2040. Selon les termes des accords, les satellites européens couvrent les orbites de milieu de matinée tandis que les satellites américains JPSS celles d'après-midi afin de réaliser une couverture globale et plus fréquente.
Alors que METOP C vient de rejoindre son orbite, Eumetsat planche déjà sur sa succession. Les METOP de seconde génération se déclineront en deux séries comptant chacune trois satellites avec leur propre charge utile. La mise à poste de ces nouveaux météorologues est prévue à partir de 2022.
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