Le Centre Spatial Guyanais est la base de lancement d'où partent toutes les fusées européennes depuis le début des années 70. Mais dans les prochaines années, elle ne sera plus la seule à proposer ce service.
La Norvège dispose d'une base de lancement de fusées-sondes située dans l'île d'Andøya. Depuis sa mise en service en 1962, plus de 1 200 lancements ont déjà été opérés, notamment pour le compte de l'Agence Spatiale Européenne
Aujourd'hui, la société norvégienne Andøya Space souhaite ouvrir son site aux lancements de satellites. En quelques jours, elle a signé deux accords avec des privés allemands pour un premier en 2022.
Il faut dire que Andøya présente des avantages. Compte tenu de son emplacement très au nord d'un littoral, Andøya Space peut offrir des inclinaisons de lancement allant de 87,4 à 108 degrés. Ces inclinaisons sont favorables aux orbites héliosynchrones ainsi qu'aux orbites polaires. De plus, Andøya Space dispose d'un permis pour 30 lancements par an depuis son nouveau port spatial situé à 35 km au sud du site de lancement existant.
En tant qu'opérateur de site de lancement, Andøya Space fournira l'infrastructure technique, les aires de lancement et les bâtiments, tandis que les fournisseurs de services de lancement apporteront leurs véhicules de lancement sur le pas de tir.
Isar Aerospace a signé un accord avec Andøya Space afin d'obtenir un accès exclusif, pour une période pouvant aller jusqu'à vingt ans, à l'une de ses aires de lancement sur l'île d'Andøya. La société allemande développe la fusée Spectrum sur fonds privés.
Spectrum est un véhicule de lancement à deux étages spécialement conçu pour le déploiement de constellations de satellites. Sa capacité de charge utile peut aller jusqu'à 1 000 kg vers l'orbite terrestre basse ou 700 kg pour l'orbite héliosynchrone.
Rocket Factory Augsburg, filiale du groupe OHB, s'est également montrée intéressée par le site de lancement. L'objectif de la start-up est de mettre au point un lanceur qui permettra de placer sur orbite des satellites chaque semaine à des prix inégalés. Pour se faire, elle compte utiliser des composants de qualité industrielle, disponibles dans le commerce mais qui ont été modifiés pour répondre aux conditions de l'espace. L'impression 3D fait partie des moyens pour réduire les coûts de fabrication de la fusée, notamment pour la production de pièces plus légères et géométriquement plus complexes.
La fusée RFA est en mesure de lancer une charge de 1 350 kg en orbite polaire basse, 1 600 kg à destination de la station spatiale ou 450 kg vers l'orbite de transfert géostationnaire.
Même si le marché des microsatellites est en pleine expansion, reste à voir si ces projets ne risquent pas de faire de l'ombre à Arianespace qui exploite la fusée VEGA pour ce genre de mission.
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