Il est 08 heures 21 UTC à Xichang ce vendredi lorsque la fusée Chang-Zheng 3B décolle avec à son bord le satellite W3C. Jusque là, rien de nouveau à part que ce satellite W3C est un satellite construit en Europe pour le compte de l'opérateur européen de télécommunications Eutelsat. Jusqu'à présent il était rare qu'un satellite occidental prenne place à bord d'une fusée chinoise en raison d'un embargo technologique qui empêche tout composant électronique « Made in USA » d'entrer en Chine. Comme la majorité des satellites occidentaux sont construits aux Etats-Unis ou contiennent des composants américains comme c'est le cas de la majeure partie des plates-formes européennes, il était impossible pour la Chine de percer sur ce marché et faire concurrence à jeu égal avec Ariane ou les fusées russes Proton et Zenit. C'est pourquoi Thales Alenia Space a développé la plate-forme Spacebus 4000 sous le format ITAR-Free (International Traffic in Arms Regulations) afin de disposer de plus de redondance en lanceurs. Pour le satellite W3C, c'est le modèle Spacebus 4000C3 qui a été choisi. Il est équipé de 53 transpondeurs fonctionnant en bande Ku et 3 en bande Ka destinés à fournir un service de télévision numérique et de services de données pendant au moins 15 ans pour l'Europe. Il remplacera Eurobird 16, W2M et Seasat colocalisés à la position 16° Est.
Vingt-sept minutes après le décollage, le satellite de 5,4 tonnes était libéré sur une orbite de transfert géostationnaire par 206 x 35 973 km sur une inclinaison de 26,1°. Dans les prochains jours, il allumera ses moteurs pour rejoindre sa position définitive par 16°Est. Il s'agissait du 12ème lancement pour la Chine en 2011 et le 3ème depuis l'échec du mois d'août.
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