La Chine a lancé avec succès dans la nuit de lundi à mardi le dernier né de sa famille de fusées Chang-Zheng. Chang-Zheng 8 a décollé du site de lancement de Wenchang, sur l'île de Hainan à 04 heures 37 UTC avec cinq satellites à bord.
La charge utile principale était constituée d'un satellite d'essai de technologie de télédétection classifié de 3 tonnes. XJY-7 était accompagné d'Hisea 1, un satellite radar à ouverture synthétique en bande C, ainsi que de trois nanosatellites. Tous ont rejoint une orbite héliosynchrone culminant à environ 510 km d'altitude.
Depuis quelques années, la Chine renouvelle sa flotte lanceurs avec des fusées jugées moins toxiques et plus adaptées aux besoins actuels. Chang-Zheng 8 s'inscrit parfaitement dans cette démarche logique, tout en cherchant à innover.
Le nouveau lanceur réemploie l'étage central de Chang-Zheng 7 équipé de deux moteurs YF-100 consommant un mélange de kérosène et d'oxygène liquide. Au décollage, il est aidé par deux propulseurs à ergols liquides utilisant chacun un seul YF-100. Le second étage cryogénique est emprunté à Chang-Zheng 3. Il est équipé d'un moteur YF-75 fonctionnant avec un mélange d'hydrogène et d'oxygène liquide. La coiffe est identique à celle de Chang-Zheng 7.
A termes, le nouveau lanceur remplacera essentiellement les séries Chang-Zheng 2 et 4, spécialisées dans les orbites basses. La CALT (China Academy of Launch Vehicle Technology), la société qui a développé la fusée, annonce une capacité de 4,5 tonnes sur une orbite héliosynchrone de 700 km ou de 2,5 tonnes sur une orbite de transfert géostationnaire, soit un peu moins que la performance de Chang-Zheng 3A.
Mais surtout, Chang-Zheng 8 a été développée pour être le premier lanceur chinois réutilisable. Il est prévu de récupérer le premier étage avec ses deux boosters fermement attachés, à l'aide de pieds rétractables à la manière de Falcon 9. Cette version réutilisable permettra de réduire les coûts et d'attirer une nouvelle clientèle.
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