La propulsion cryogénique est une technologie très pointue et bon nombre de déconvenues sont à attendre avant d'arriver à la maîtriser. L'Inde vient de l'apprendre à ses dépends avec l'échec de la mise sur orbite du satellite G-Sat 4 par son lanceur GSLV Mk-II dont le troisième étage est équipé d'un moteur cryogénique de fabrication maison. C'était la première fois qu'elle utilisait ce moteur. Jusqu'à présent, le troisième étage de la GSLV était équipé d'un moteur de fabrication russe. Mais par soucis d'indépendance, l'Inde a développé elle-même son propre moteur.
La fusée GSLV avait décollé ce jeudi à 10 heures 57 UTC du centre spatial de Sriharikota. Le premier étage, flanqué de 4 propulseurs à ergols liquides, a fonctionné normalement tout comme le second étage. GSLV, qui avait une masse au décollage de 420 tonnes, ne pesait plus que 15 tonnes lorsque le troisième étage s'est allumé 5 minutes et 4 secondes après le décollage. C'est ensuite que les choses ont mal tourné. Dans la salle de contrôle, les ingénieurs et responsables comprennent très vite qu'il y a un problème. Les écrans affichant les données télémétriques montrent une courbe s'incurvant vers le sol, indiquant que le lanceur a quitté sa trajectoire préétablie. Cent nonante six secondes plus tard, tout contact est perdu, c'est l'échec.
Cet échec n'entame pas la détermination de l'Inde puisqu'elle va créer une commission d'enquête pour statuer sur les raisons de l'anomalie rencontrée aujourd'hui et y remédier. L'ISRO espère pouvoir remettre en vol son lanceur d'ici la fin de l'année. D'ici là, elle lancera une fusée PSLV avec Cartosat 2B pour la télédétection ainsi que plusieurs micro satellites. A l'heure actuelle, le lancement est programmé pour le 05 mai et ne devrait pas être remis en cause par l'échec d'aujourd'hui puisque l'étage incriminé sur GSLV ne se trouve pas dans la version PSLV.
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