Après huit années de travaux, le complexe de lancement ELA 4 a été inauguré mardi 28 septembre en présence de Sébastien Lecornu, Ministre des Outre-mer, Philippe Baptiste, Président directeur général du CNES, et Daniel Neuenschwander, Directeur du Transport spatial de l'ESA.
Dans quelques mois, il accueillera Ariane 6, le dernier né des lanceurs européens, dont le vol inaugural est attendu pour le second semestre 2022.
L'Ensemble de Lancement Ariane numéro 4 (ELA 4) couvre une surface de 170 hectares sur laquelle on retrouve toutes les infrastructures nécessaires à la préparation et au lancement de la nouvelle fusée européenne.
La zone de préparation regroupe tous les bâtiments qui sont utilisés pour les opérations d'intégration et de stockage des boosters à poudre P120C, l'assemblage à l'horizontal des étages d'Ariane et l'encapsulation des satellites sous la coiffe.
Au coeur de ce nouveau complexe de lancement se trouve le pas de tir, d'où décolleront les Ariane 6. Il est constitué d'un mat ombilical qui servira d'interface entre les installations sol et la fusée. Deux bras rétractables fixés à 40 m du sol permettront le remplissage de l'étage supérieur en hydrogène et oxygène liquides.
Acheminée depuis le bâtiment d'assemblage, Ariane 6 sera redressée sur sa table de lancement en vue de l'intégration finale. Selon les besoins de la mission, la fusée européenne se verra ajouter deux ou quatre boosters P120C. A quelques jours du décollage, la charge utile sera hissée à son sommet. Ces dernières opérations sont réalisées grâce au « Mobile Gantry ».
L'ELA 4 diffère de l'ELA 3 d'Ariane 5 par la présence d'un portique mobile haut de 89 mètres et pesant 8 000 tonnes. Le « Mobile Gantry » sera positionné au-dessus de la table de lancement pour l'assemblage final d'Ariane 6 et sera reculé de 120 m afin de libérer le lanceur pour le décollage.
Ce chantier a été placé sous maîtrise d'oeuvre de l'ESA et réalisé par l'agence spatiale française (CNES) pour un montant de 600 millions EUR. Il a débuté en 2016 avec pour objectif de réduire les coûts de lancement tout en tenant compte de l'environnement.
La réduction des coûts a été rendue possible par l'intégration du lanceur à l'horizontal et l'automatisation des opérations.
La délimitation de l'ELA 4 a été faite en tenant compte de la présence de la faune et la flore locale. Ainsi les plans originaux du chantier ont été modifiés pour limiter au maximum l'impact sur plusieurs espèces animales protégées. Par ailleurs, le Centre Spatial Guyanais a rétrocédé 1 336 hectares de savanes au Conservatoire du littoral pour compenser les constructions et le CNES a débloqué un million EUR pour la valorisation de ces savanes.
Ariane 6 au port spatial européen - ESA
Sources
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