Tout avait parfaitement commencé sur la base de Vandenberg en Californie. La neuvième fusée Taurus avait décollé à l'heure prévue, soit 10 heures 09 minutes et 43 secondes UTC. L'envol nocturne semblait bien se passer. Le premier étage a fonctionné correctement ainsi que le second étage. C'est 6 secondes après l'allumage du troisième étage que les choses se gâtent. Le centre de contrôle, qui reçoit en permanence les données télémétriques du lanceur, comprend que quelque chose ne va pas, comme allait l'annoncer le commentateur technique de Orbital Sciences Corporation : « Nous sommes à H + 300 secondes. La vitesse du véhicule est en train d'indiquer une sous-performance, qui aurait pour origine une non séparation de la coiffe. Nous avons un rapport que le système s'est pressurisé. Cependant, nous n'avons pas d'indication de séparation de la coiffe. » Quelques instants plus tard, Omar Baez, le directeur de vol à la NASA, déclarait l'état d'urgence. Bien que Taurus soit condamnée à l'échec, le vol propulsif s'est poursuivi mais aucune satellisation n'a été possible. C'est le troisième échec en 9 vols pour la fusée Taurus et le second d'affilée.
En février 2009, un lancement de la fusée Taurus, transportant le satellite OCO, s'est également soldé par un échec. Là aussi, la coiffe ne s'était pas séparée, condamnant à un plongeon dans le Pacifique. Depuis, la fusée était restée clouée au sol, le temps de redessiner le système de séparation de la coiffe.
Sous celle-ci se trouvaient le satellite Glory de la NASA ainsi que plusieurs CubeSat fournis par des Universités étrangères. Glory, de 525 kg au décollage, a été construit par la société Orbital Sciences Corporation. Elle a utilisé la plate-forme LEOStar sur laquelle, elle a monté 3 instruments qui devaient déterminer les caractéristiques des aérosols présents dans l'atmosphère terrestre et de calculer avec précision l'irradiance totale du Soleil pendant au moins 5 ans. Glory devait être l'une des pièces du puzzle que constitue l'A-Train.
L'A-Train est un projet international dans lequel collaborent la NASA et le CNES. Il est constitué d'un réseau de satellites pour l'étude de l'environnement circulant sur la même orbite mais espacés de quelques minutes. Ainsi, un même point du globe est survolé par les 5 satellites actuels en l'espace d'une dizaine de minutes, chacun ayant un objectif précis. Le réseau sera complété au fil des ans avec le remplacement des satellites vieillissant et l'ajout d'autres.
Glory n'était pas le seul à embarquer à bord de Taurus. Il était accompagné de E1P (1 kg) construit par Montana Space Grant Consortium, de KySat-1 (1 kg) construit par Kentucky Space et Hermes (1 kg) construit par Colorado Space Grant Consortium. Ces trois Cubesat ont une mission technologique.
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