Elon Musk, patron et fondateur de SpaceX, a tenu une conférence la nuit dernière depuis Boca Chica, au Texas pour expliquer l'état d'avancement dans les travaux de développement du Starship.
Depuis plusieurs mois, les ingénieurs de la startup américaine planchent sur deux prototypes de fusées en acier inoxydable qui doivent servir à tester les technologies qui aboutiront à la construction d'un véhicule réutilisable qui sera utilisé pour envoyer des hommes sur Mars. L'un de ces Starship, référencé sous l'appellation Starship Mk 1, est assemblé à Boca Chica tandis que l'autre, le Mk2, est construit en Floride.
La présentation de samedi est l'une des plus complètes concernant les plans futurs de SpaceX sur le voyage spatial interplanétaire. Toutefois, on n'y a pas appris grand-chose de neuf.
Le Starship sera en mesure d'emporter une charge de 150 tonnes et d'en ramener 50 tonnes, soit le triple de ce que la navette spatiale était en mesure de rapatrier à l'époque. Il fera partie intégrante du nouveau système de lancement réutilisable en cours de développement chez SpaceX. Il fera office de deuxième étage et de compartiment orbital pour la charge utile, tandis que le lanceur lourd Super Heavy fera office de premier étage en propulsant le Starship dans l'espace.
Les Starship vont être construits à la chaîne à raison d'un exemplaire tous les deux mois. La technique d'assemblage se fera à partir d'une seule spirale de métal à souder. Exit les halls pour assembler les différentes parties de la fusée.
Tout comme le Super Heavy, Starship sera entièrement réutilisable. Ce dernier sera protégé par un bouclier thermique constitué de tuiles amorphes semblables à un verre très léger. Elles recouvriront la partie la plus exposée à la chaleur de la rentrée, celles-ci chauffant tout de même à plusieurs centaines de degrés.
Les prototypes Mk1 et Mk2 seront utilisés lors de sauts de puce à 20 km d'altitude pour valider la phase de retour et d'atterrissage du Starship. SpaceX annoncent les premiers tests d'ici deux mois. Au gré des essais, le design sera optimisé en vue des missions orbitales prévues quelques mois plus tard.
L'exemplaire Mk4 serait le premier à voler dans l'espace d'ici 6 à 12 mois. Une fois construit, les ingénieurs s'attèleront à l'assemblage du lanceur Super Heavy. L'ensemble sera ensuite accouplé pour un vol orbital.
Super Heavy aura un diamètre de 9 m et une hauteur de 63 m. Il sera doté d'ailettes grillagées pour le guidage lors de la rentrée et de six pieds pour sa réception à l'atterrissage. Chargé en oxygène et méthane liquide, il pèsera 3 300 tonnes. Bien que Super Heavy soit prévu pour accueillir jusqu'à 37 moteurs Raptor, il est conçu pour être reconfigurable et ne nécessitera idéalement que 24 à 31 moteurs. Au décollage, le Super Heavy délivrera une poussée équivalente à celles de deux fusées Saturn !
Le Starship aura le même diamètre que le Super Heavy et mesurera 55 m de hauteur pour une masse de 1 300 tonnes. Il sera équipé de six moteurs Raptor. La partie haute abritera la charge utile ou un module habitable pouvant accueillir jusqu'à 100 personnes dans un volume de 1 000 m3.
Le Starship, couplé au lanceur « Super Heavy » remplacera à terme la lignée Falcon ainsi que le vaisseau Dragon utilisé pour les missions de fret et d'équipage. L'ensemble devrait mesurer 118 mètres de haut, contre 111 pour la Saturn V des missions lunaires des années 60.
La mission standard verra le Super Heavy/Starship décoller soit de la rampe 39A au Kennedy Space Center (Floride), soit d'une base en cours de construction à Boca Chica (Texas). Alors que le Super Heavy retournera sur Terre pour un atterrissage vertical après son lancement, le Starship poursuivra le vol sur ses propres moteurs, assurant la mise sur orbite de la charge utile pour un coût marginal inférieur à celui des Falcon actuelles. Le Starship reviendra ensuite sur Terre en vue d'une réutilisation.
A termes, le concept imaginé par SpaceX pourrait remplir une large panoplie de missions, allant de la mise sur orbite de satellites jusqu'aux voyages interplanétaires, notamment vers Mars. Le Starship serait en mesure d'envoyer des hommes sur la Planète Rouge et les ramener sur Terre, moyennant un ravitaillement sur place, d'où le choix du mélange oxygène liquide et méthane pour assurer la propulsion. Ce sont deux gaz que l'on trouve facilement sur Mars et que l'on peut transformer en ergols.
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