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Photo ESA/M. Pédoussaut

Départ à l'heure et pas de fausse note pour VEGA

13-02-2012 (Màj: 13-02-2012) Philippe Volvert

Elle se sera fait attendre longtemps, mais VEGA n'aura pas déçu ses concepteurs. La nouvelle fusée européenne a rempli sa première mission sans la moindre fausse note. Après un compte à rebours parfait, VEGA s'élançait à 10 heures UTC depuis le pas de tir ZLV du Centre Spatial Guyanais. Tous les étages ont fonctionné correctement et au bout de 55 minutes de vol, le satellite LARES était séparé. Après un ultime allumage du quatrième étage pendant 4 minutes, le satellite ALMASat 1 et les 7 Cubesat étaient injectés sur une orbite parfaite.

Avec ce succès, l'Europe dispose désormais d'une gamme de lanceurs permettant d'offrir aux clients à travers le monde tous types de missions sur tous types d'orbite. Ariane vise essentiellement les télécommunications avec des poids lourds placés sur orbite de transfert géostationnaire. En plus de compléter l'offre Ariane, Soyuz vise les orbites basses et moyennes, notamment pour les satellites de navigation Galileo. Quant à VEGA, on l'attend sur les orbites basses pour des satellites de petite taille et sera en concurrence avec les fusées Dnepr et Rockot (Russie) ainsi que la PSLV indienne et Taurus américaine.

Le programme VEGA a été initié par l'Agence Spatiale Italienne dans la foulée des premiers vols Ariane 5 dans la seconde moitié des années 90. Proposé à l'Agence Spatiale Européenne, il est accepté comme programme facultatif lors du Conseil de Ministre en novembre 2000. L'Italie est le principal contributeur avec 58,4 % du financement du programme. Les 41,6 % restants sont répartis entre la Belgique, la France, la Suisse, l'Espagne, les Pays-Bas et la Suède. Sa cadence de lancement restera assez réduite puisqu'elle sera en moyenne de 2 vols par an dans un premier temps.

Pour son premier vol, VEGA emportait 9 satellites :

  • LARES (Laser Relativity Satellite) a été construit par Carlo Gavazzi Space SpA pour le compte de l'Agence Spatiale Italienne. Il s'agit d'un satellite sphérique de 36 cm de diamètre pesant 390 kg. Grâce à ses 92 miroirs réflecteurs recouvrant sa surface, il va pouvoir mesurer l'effet Lense-Thirring. L'effet de Lense-Thirring est la partie de la théorie d'Albert Einstein de relativité générale qui décrit la déformation de l'espace-temps provoquée par la rotation d'un corps avec la masse.
  • ALMASat-1 (ALma MAter SATellite) a été construit par l'Université de Bologne. Il s'agit d'un cube de 30 cm de côté pesant 12,5 kg au décollage. Il va permettre de valider l'architecture technique développée pour ce format de satellite.

Les satellites suivants sont des CubeSat de 10 cm de côté et pesant 1 kg chacun. Pour ce premier vol VEGA, ils sont au nombre de 7 :

  • Xatcobeo a été développé par les universités espagnoles de Vigo et INTA. Il a pour mission de tester un logiciel destiné à déployer un panneau solaire et d'antennes radio.
  • Goliat provient de University of Bucharest (Roumanie) réalisera des images de la surface de la Terre à l'aide d'une caméra digitale et mesurera les doses de radiations et le flux de micrométéorites.
  • ROBUSTA (Radiation On Bipolar for University Satellite Test Application) a été développé par l'Université de Montpellier destiné à vérifier la dégradation en vol de composants électroniques à base de transistors bipolaires lorsqu'ils sont exposés au milieu radiatif spatial.
  • e-st@r a été construit par la Politecnico di Torino (Italie) va tester un système de contrôle d'attitude et en étudier les effets.
  • PW-Sat est un satellite polonais développé par la Warsaw University of Technology. Il doit tester un dispositif atmosphérique déployable d'augmentation destiné à la désorbitation des CubeSats.
  • MaSat 1 est un satellite hongrois construit à la Budapest University of Technology and Economics. Il a va permettre aux étudiants d'en apprendre plus sur l'avionique des engins spatiaux.
  • UniCubeSat GG est un satellite italien provenant de l'University of Rome La Sapienza. Il a pour objectif d'étudier le champ de gravité terrestre.

Après ce premier vol couronné de succès, VEGA est déclarée opérationnelle. Désormais, Arianespace se chargera de l’exploitation commerciale de la dernière née européenne.

Sources

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