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proton eutelsat mev
Photo Roscosmos

Début de l'ère des remorqueurs spatiaux de satellites

10-10-2019 (Màj: 10-10-2019) Philippe Volvert

Seize heures après son décollage du cosmodrome de Baïkonour, la fusée russe Proton a réussi sa mission en plaçant sur l'orbite visée les satellites Eutelsat 5 West B et MEV-1 qu'elle transportait. Prévu initialement le 30 septembre, le lancement avait dû être repoussé de quelques jours après la découverte d'une anomalie sur l'étage supérieur Briz-M lors des essais électriques du système de commande. Tout est finalement rentré dans l'ordre avec un décollage parfait mercredi à 10 heures 17 UTC depuis la rampe 200/39.

Ce lancement de Proton est le premier et l'unique réalisé cette année sous la responsabilité d'International Launch Services. A cette mission commerciale s'ajoute les trois vols gouvernementaux effectués en mai, juillet et août pour placer sur orbite respectivement Yamal 601, Spektr RG et Blagovest 14L.

Un nouveau satellite pour Eutelsat

Eutelsat 5 West B est un satellite en bande Ku qui sera localisé par 5 degrés Ouest, une position clé pour les marchés français, italien et algérien de la télédiffusion. Il remplacera Eutelsat 5 West A âgé aujourd'hui de 17 ans et qui arrive en fin de vie. Par ailleurs, le satellite transporte une charge utile fournie par l'Agence Spatiale Européenne qui permettra d'affiner la précision des signaux de navigation par satellite au-dessus de l'Europe. Airbus Defence and Space est le maître d'oeuvre de la charge utile tandis que la plate-forme GEOStar 2 a été fabriquée par Northrop Grumman.

Vers des satellites ravitaillés en vol

La durée de vie d'un satellite de télécommunications est limitée essentiellement par la quantité d'ergols nécessaires au maintien de l'engin sur sa position orbitale. Une fois les réserves épuisées, il est mis au rebut sur une orbite cimetière même s'il est toujours en parfait état de fonctionnement.

Pour palier à ce problème, SpaceLogistics a développé le MEV (Mission Extension Vehicle) dans le cadre du programme Commercial Servicing Vehicle. Il a pour objectif de fournir des services d'entretien de satellites géostationnaires pour le compte d'opérateurs spatiaux.

Le MEV est un remorqueur spatial conçu pour s'amarrer à plusieurs engins au cours d'une même mission. Dès lors, son système de propulsion peut se substituer à celui du satellite capturé pour modifier l'orbite ou maintenir l'orientation.

Intelsat est la première compagnie à s'être montrée intéressée par le concept. En avril 2016, elle signe un contrat pour un montant de 65 millions $ afin de dépanner Intelsat 901 lancé en 2001. Après être parti en chasse, le MEV-1 s'amarrera au satellite pour le ramener en service actif. Ils resteront accrochés l'un à l'autre pendant cinq ans, ce qui va permettre à Intelsat d'exploiter Intelsat 901 plusieurs années supplémentaires. Au-delà de 2024, le MEV-1 pourrait s'aventurer vers un autre satellite à dépanner.

Alors que le MEV-1 vient tout juste d'être lancé, le MEV-2 est déjà en préparation. Il sera lancé en 2020 par Ariane 5 pour dépanner un autre satellite d'Intelsat.

A termes, SpaceLogistics souhaite développer les services avec son MEV. Elle compte sur une flotte d'engins modulaires et universels qui pourront également servir à récupérer des satellites largués sur une mauvaise orbite mais aussi effectuer directement des ravitaillements en fluides et ergols, des réparations ou encore remplacer des composants.

La mission du MEV-1 en images

Sources

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