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Destination Orbite
Space Launch System
Photo NASA/B. Smegelsky

Artemis I - Le compte à rebours a commencé

18-08-2022 (Màj: 24-10-2022) Philippe Volvert

Deux jours avant le départ de la mission Artemis I depuis le Kennedy Space Center, l'équipe sur place en charge du lancement ainsi que les équipes de soutien à travers les Etats-Unis doivent démarrer le compte à rebours. Dans le cas du vol inaugural du Space Launch System, l'horloge du décompte s'élancera aujourd'hui à 14 heures 23 UTC pour une durée de 46 heures et 40 minutes.

Contrairement à ce que l'on pense généralement, le compte à rebours ne se limite pas à égrener les dernières secondes avant le décollage. Cette dernière phase dans une campagne de lancement regroupe toute une série d'opérations qui visent à activer tous les systèmes pour qu'ils soient opérationnels à H0.

Déroulement du compte à rebours du SLS

Le compte à rebours de la mission Artemis I est basé sur de nombreuses simulations et essais et a été affiné par la NASA et ses sous-traitants en se basant sur les répétitions générales réalisées ces dernières semaines.

Comme à l'époque de la navette spatiale, il existe deux temps décompte. «L - » (Lancement -) indique la durée qui nous sépare du décollage en heures et minutes. « H - » (H0 -) est une séquence d'événements qui sont intégrés dans le compte à rebours. Des arrêts programmés sont ajoutés dans le temps décompte afin de disposer d'une marge suffisante pour régler d'éventuels problèmes rencontrés. Pendant ces arrêts planifiés, l'horloge du temps « H - » s'arrête tandis que « L - » continue à s'égrener.

Alors que le personnel rejoint son poste, le système de déluge du pas de tir 39B est rempli en eau. Il libérera environ 1700 m3 d'eau juste avant l'allumage des moteurs qui serviront à amortir le bruit et les vibrations engendrés par ces derniers.

Peu à peu, les différentes parties du SLS sont mises sous tension, en commençant par le vaisseau Orion, viendront ensuite chronologiquement l'étage supérieur ICPS (Interim Cryogenic Propulsion Stage) puis le corps central de la fusée afin de recharger les batteries.

A L - 15 heures, tout le personnel non essentiel dans la zone de lancement est évacué en vue de l'approvisionnement en azote gazeux, utilisé pour purger l'oxygène présent dans la fusée avant les opérations de remplissage des réservoirs.

En parallèle, le « Ground Launch Sequencer » est activé. Il s'agit d'un logiciel de commande et de contrôle automatisé de la fusée et du vaisseau Orion.

A L - 09 heures 40, un arrêt programmé du compte à rebours de 02 heures 30 est instauré pour laisser du temps supplémentaire afin de résoudre d'éventuels problèmes rencontrés plus tôt dans les opérations et achever celles qui ont pris du retard. Durant ce « hold », l'équipe en charge du lancement se réunit pour décider de donner ou non le « Go » au remplissage des réservoirs de la fusée. Aussitôt le feu vert donné, les lignes de remplissages sont refroidies.

Environ 7 heures avant le lancement, le chargement en ergols cryogéniques des réservoirs peut débuter. La procédure prévoit de commencer par celui du réservoir d'oxygène liquide du corps central à vitesse réduite de manière à minimiser le stress thermique sur les parois avant d'y aller à vitesse normale. Pour maintenir son état liquide, l'oxygène doit avoir une température de - 180°C. Une méthode identique est appliquée pour le remplissage en hydrogène liquide, ergol refroidi à - 270°C. Etant donné la nature volatile des deux liquides, un complément de plein est effectué jusqu'aux dernières minutes avant le lancement.

L'étage ICPS, qui utilise le même mélange, est rempli de la même manière avec un complément de plein effectué jusqu'au dernier moment pour compenser l'évaporation des ergols.

A L - 40 minutes, un second arrêt programmé du compte à rebours a lieu pour une durée d'une demi-heure.

Au moment où la chronologie affiche « L - 15 minutes », le directeur de lancement fait le tour de tous les opérateurs pour avoir le « Go » final en vue du lancement. En cas de « No Go », le temps décompte est arrêté. Pour la mission Artemis I, la NASA dispose d'une fenêtre de lancement de deux heures pour résoudre le problème. Au-delà du temps imparti, ou si l'avarie ne peut être solutionnée dans l'immédiat, le lancement est ajouré à une date ultérieure. Dans le cas où tous les paramètres sont dans le vert, le décompte reprend.

A L - 10 minutes, le « Ground Launch Sequencer » lance le décompte final. La chronologie passe de « L - 10 minutes » à « H - 10 minutes ».

Six minutes avant le décollage, le système d'éjection d'urgence du vaisseau Orion est activé. Il aura la lourde tâche d'éjecter la capsule loin de la fusée en cas d'anomalie grave durant le lancement.

Dans les dernières minutes, la fusée passe sur alimentation de bord, les compléments de plein sont arrêtés et le « Ground Launch Sequencer » envoie la commande automatique de lancement. Il ne reste que 33 secondes avant le décollage.

Douze secondes avant le lancement, des torchères entrent en action pour brûler l'hydrogène résiduel accumulé à la base du lanceur et qui pourrait exploser à l'allumage des moteurs. Deux secondes plus tard, le programme de vol envoie l'ordre d'allumage des moteurs RS-25 du corps central. Au nombre de 4, ils s'allument à H - 6,36 secondes. Les ordinateurs vérifient leur bon fonctionnement avant d'ordonner l'allumage des deux boosters à H0, donnant le coup d'envoi au lancement.

Sources

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