La fusée Ariane 5 a réussi le lancement de quatre satellites de géolocalisation Galileo. La mission VA233 a pris son envol depuis le Centre Spatial Guyanais ce jeudi à 13 heures 06 UTC. C'est la première fois dans la carrière du lanceur européen que la charge utile était constituée d'une grappe de plusieurs satellites.
La séparation des satellites Galileo sur une orbite circulaire à 22 922 km sur une inclinaison de 57,6° s'est effectuée en deux temps. Trois heures 36 après le départ de Kourou, les satellites 1 et 3 ont été les premiers à rejoindre leur orbite suivis par les deux autres vingt minutes plus tard.
Pour remplir cette mission particulière, Arianespace avait choisi le modèle Ariane 5ES. Il diffère de l'habituelle Ariane 5ECA par le remplacement de l'étage cryogénique ECA par l'étage EPS à propergols stockables. Ce dernier offre la possibilité d'effectuer plusieurs allumages de son moteur Aestus pour répondre aux besoins très spécifiques de la mission. Les satellites étaient logés dans la coiffe, fixés sur un dispenser conçu spécialement par Airbus Safran.
Jusqu'à présent, le lancement des satellites Galileo était confié aux fusées Soyuz. Avec le retard pris dans le déploiement de la constellation, l'Agence Spatiale Européenne s'est tournée vers Ariane qui permet de lancer quatre satellites à la fois, contre deux pour la fusée russe.
A ce jour, Arianespace a déjà lancé dix-huit satellites de navigation : Quatre IOV (in-orbit validation) et quatorze FOC (Full Operational Capability) dont les quatre de cette après-midi. Les satellites FOC sont construits en partenariat avec OHB-System AG qui fournit la plate-forme et Surrey Satellite Technology Ltd, responsable de la charge utile. Chaque engin près 715 kg environ et a une durée de vie de 12 ans.
Galileo est un projet initié par l'Union Européenne et l'Agence Spatiale Européenne dans la perspective de développer un système de navigation par satellites indépendant et équivalent au GPS américain. A terme, il devrait compter jusqu'à trente satellites répartis sur trois orbites circulaires à 23 616 kilomètres et inclinées de 56°, dont trois de secours offrant une précision de moins de 4 mètres pour le service gratuit et de moins de 1 mètre pour le service payant. Outre son rôle premier de localisation, il ouvrira de nouvelles perspectives dans des domaines tels que le transport, la téléphonie mobile, l'agriculture, certains domaines scientifiques ou encore les services d'urgence. Equipés d'une balise COSPAS/SARSAT, il pourra relayer les signaux de détresse à travers le monde. Un bonus non négligeable lorsque l'on sait que ces balises ont permis de sauver plus de 35 000 personnes à travers le monde grâce à la coopération de plus de 40 pays qui participent au programme international Cospas-Sarsat.
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