Selon un premier communiqué publié par Arianespace, il semblerait que les satellites Galileo se trouvent sur une mauvaise orbite. Tout porte à croire que l'incident serait imputable à l'étage supérieur Fregat. Trois objets ont été détectés sur une orbite de 13 720 x 25 920 km inclinée à 49,69° hors les satellites devaient être éjectés sur une orbite circulaire culminant à 23 522 km avec une inclinaison de 55°. Le plan de vol prévoyait un premier allumage de l'étage Fregat 10 minutes et 24 secondes après le départ de Guyane. Après cette phase de propulsion, il devait être mis en rotation au cours d'une phase balistique de 3 heures et 16 minutes. Elle devait s'achever par un second allumage du moteur durant 5 minutes pour gagner l'orbite circulaire de séparation. Il semblerait que ce soit pendant cette ultime phase de propulsion que l'incident se soit produit. Pour l'heure, Arianespace analyse avec les autorités russes la télémétrie pour déterminer l'origine du problème.
Si la situation est délicate, elle n'est pas irrémédiable pour autant. L'Agence Spatiale Européenne a annoncé avoir acquis les signaux des satellites via le centre de contrôle de Darmstadt en Allemagne et sont sous contrôle. Les responsables doivent étudier les différentes options qui s'offrent à eux. Sera-t-il possible de poursuivre la mission même sur cette orbite fortement dégradée ou faudra-t-il abandonner les satellites là où ils sont et les remplacer ultérieurement ? Dans les prochains jours, une première évaluation du problème permettra de savoir ce qui peut être fait. Toujours est-il que la déception est grande chez les responsables lorsque l'on sait qu'à l'origine, la constellation Galileo devait être complète en 2010.
La déconvenue de vendredi n'est qu'une péripétie de plus pour ce programme adopté il y a 10 ans par la Commission Européenne en partenariat avec l'ESA. Dès le départ, les Etats-Unis se sont fortement opposés au projet concurrent de leur GPS. Ensuite, les tergiversations et de crises politiques entre pays européens ont menacé à plusieurs reprises de le faire capoter. Une fois ces difficultés surmontées, on pensait Galileo sur les rails avec le lancement des premiers satellites opérationnels programmé pour 2013. Les deux industriels allemand et anglais sélectionnés pour la conception de la flotte se sont retrouvés dépassés par l'ampleur de la tâche entraînant un retard de plusieurs mois. Astrium et de Thales Alenia Space sont appelés à la rescousse pour aider OHB-System et SSTL à mener à bien le développement des 22 satellites FOC (Full Operationnal Capacity) commandés. Aujourd'hui, seuls deux satellites pleine capacité sont sur orbite mais sont probablement irrécupérables. La cadence de déploiement Galileo devrait s'accélérer dès l'an prochain après la signature jeudi dernier d'un contrat portant sur 12 satellites à lancer par 3 Ariane 5. La fusée européenne viendra en renfort aux 4 Soyuz russes déjà affrétées pour ces missions, portant à 22 le nombre de satellites sur orbite d'ici 2 ans.
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