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Photo ESA/H. de Oliveira/MEFR

2022 Space Summit - Pour une Europe spatiale plus forte

17-02-2022 (Màj: 17-02-2022) Philippe Volvert

Une réunion informelle des ministres européens chargés de l'espace s'est tenue ce 16 février 2022 à Toulouse, dans le cadre de la Présidence Française de l'Union Européenne. Le « 2022 Space Summit » a été l'occasion de discuter des grands enjeux structurants de l'Europe spatiale pour demain. Plusieurs intervenants comme le Président français Emmanuel Macron, le directeur de l'agence spatiale européenne Josef Aschbacher ou encore l'astronaute italien Luca Parmitano ont prononcé un discours en faveur d'une Europe spatiale forte.

Ce mini sommet informel a été l'occasion pour l'Union Européenne et l'Agence Spatiale Européenne de renforcer la coopération entre les deux entités. En marge du « 2022 Space Summit », l'ESA avait identifié trois pôles de discussion:

  • « L'Espace pour un avenir vert » vise à utiliser les données satellitaires pour répondre à l'urgence climatique et à soutenir la mise en place d'une économie neutre en carbone d'ici 2050.
  • « Réponse rapide et résiliente aux crises » vise à améliorer l'utilisation des données spatiales afin d'avoir une réponse rapide et résiliente en situations de crise.
  • « Protection des actifs spatiaux » a pour ambition d'améliorer les capacités de surveillance de l'espace pour prévenir l'interruption des infrastructures essentielles à l'économie, comme les communications, à l'accès à l'énergie et autres.

Pour sa part, l'Union Européenne a présenté deux initiatives pour répondre à ses ambitions spatiales:

  • La « Connectivité spatiale sécurisée » a pour objectif de mettre en place un système visant à garantir un accès à des services de télécommunications par satellite sécurisés d'un bon rapport-coût efficacité. Le coût global du projet est estimé à 6 milliards dont 2,4 milliards EUR seront financés par l'Union Européenne elle-même. Le solde sera réparti entre le secteur public, notamment une enveloppe de l'ESA ou encore des états membres de l'Union, et le secteur privé, sous forme d'investissements.
  • La « Gestion du trafic spatial » prévoit d'établir un plan multilatéral visant à garantir la sécurité de l'activité dans l'espace, notamment pour faire face au nombre croissant de satellites placés sur l'orbite basse. Pour cela, il est nécessaire de disposer d'un système qui permette d'identifier et de suivre les véhicules spatiaux et les débris spatiaux, de collaborer de manière internationale à la problématique de l'encombrement de la banlieue terrestre.

Vers encore plus d'ambitions spatiales

Au cours du sommet, les ministres en charge de la politique spatiale ont mis en exergue le fait que l'Europe ne disposait pas de moyen autonome pour le transport de ses astronautes dans l'espace. Une hérésie alors que les autres grandes puissances spatiales possèdent cette capacité souveraine essentielle depuis de nombreuses années.

A la demande du Président français, Josef Aschbacher s'est engagé à discuter sur l'élaboration d'un projet qui permettrait de combler cette lacune. Un groupe consultatif de haut niveau sera constitué et présentera un rapport de progression lors de la prochaine session du Conseil ministériel de l'ESA qui se tiendra en novembre 2022.

C'est la première fois depuis près de 30 ans que l'Europe va s'impliquer dans le développement d'un vaisseau spatial habité. Après les projets morts nés de navette Hermès et de capsule habitée dans les années 90, plus aucune initiative concrète n'a émergé des instances européennes.

Les ministres veulent aller encore plus loin dans l'exploration spatiale. Ils ont exprimé leur volonté de voir l'Europe mettre sur pied d'ambitieuses missions pour recueillir des échantillons provenant des lunes glacées de Jupiter et Saturne et les ramener sur Terre pour analyse, dans la perspective de rechercher des traces de vie extraterrestre.

Dans la prochaine décennie, la collaboration entre l'Union Européenne et l'Agence Spatiale Européenne devrait se renforcer, boostant du même coup les ambitions d'une Europe toujours plus forte et toujours plus indépendante.

Sources

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