L'histoire de l'astronautique brésilienne remonte à l'année 1960 avec la création d'une commission chargée d'élaborer un programme national spatial. Il en ressort la décision de fonder deux institutions qui auront chacune un rôle déterminé.
Pour coordonner le tout, le Brésil met en place une agence spatiale, l'AEB (Agência Espacial Brasileira). Elle entre en fonction en 1994 et est placée sous la tutelle du Ministère des Sciences et de la Technologie.
Aussitôt les institutions en place, le Brésil se consacre à la réalisation de fusées-sondes Sonda. Au fil des ans, elles vont se perfectionner et s'alourdir. En 1976, Sonda 3 était capable de transporter une charge de 60 kg à 600 km d'altitude. Mais il faudra attendre 1980 pour que soit prise la décision de concevoir le lanceur spatial VLS (Veiculo Lancador de Satelites). Le travail sera ralenti suite à l'embargo imposé au Brésil par les Etats-Unis et la France portant sur les propergols solides et l'électronique. En décembre 1985, un exemplaire à l'échelle 1/3 de la fusée VLS est tiré mais se solde par un échec. Une seconde tentative en mai 1989 est un succès. Ce n'est qu'en 1995 que l'embargo est levé et que le Brésil peut enfin progresser dans le développement de son lanceur.
Le premier lancement du VLS a lieu le 02 novembre 1997 mais se solde par un échec. La fusée quitte sa trajectoire et est détruite après 65 secondes de vol. La tentative du 11 décembre 1999 ne sera pas plus fructueuse. Le moteur du deuxième étage refuse de s'allumer et la fusée plonge dans l'Atlantique avec son satellite.
Le troisième vol, planifié pour octobre 2002, est repoussé à plusieurs reprises jusqu'au 25 août 2003. A trois jours du lancement, alors que des techniciens s'affairaient autour de la fusée, l'un des moteurs du premier étage s'allume accidentellement provoquant l'explosion dévastant la tour d'assemblage et le lanceur. On dénombre 21 victimes, essentiellement des ingénieurs et techniciens liés à l'Armée de l'air. Une enquête est mise en place pour déterminer les causes de l'accident. Une décharge électrostatique serait à l'origine de la mise à feu du moteur. Le rapport pointe également du doigt de multiples défaillances dans le domaine de la sécurité, liées à un financement insuffisant du programme.
L'accident ne reste pas sans conséquence puisque les activités liées aux lanceurs sont suspendues plusieurs années. Il faudra attendre 2012 pour que le pas de tir soit reconstruit et deux années supplémentaires avant de voir une maquette de la fusée VLS assemblée sur la table de lancement.
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